Le spectacle, comme la société moderne, est à la fois uni et divisé. Comme elle, il édifie son unité sur le déchirement. Mais la contradiction, quand elle émerge dans le spectacle, est à son tour contredite par un renversement de son sens; de sorte que la division montrée est unitaire, alors que l’unité montrée est divisée. Guy Debord, La société du spectacle ( p.51).
Foutage de gueule, définition: Action de se moquer de quelqu’un ou quelque chose.
Qui aurait cru vingt ans auparavant que le livre d’un être pathétique serait celui choisi par les médias au détriment d’une rentrée littéraire qui fourmille sans aucun doute d’auteurs nettement plus intéressants?
Zemmour, c’est un peu le même problème que l’irritante Rokhaya Diallo parlant au nom des Noirs ou l’infect Marwan Muhammad qui se veut l’ambassadeur des Musulmans: il parle au nom des Français qui ont des avis similaires au sien qu’il définit comme étant » Les Français », et pas les autres qu’ils aient ou non une vision différente du terme « fibre patriotique ». Il est le parfait pendant réac’ des militants SJW qui s’indignent et font polémique sur tout et n’importe quoi.
Au détour avec la » journaliste » Christine Kelly il avoue reconnaître » qu’il n’aime pas les Français! » en se croyant obligé de citer le Général. De deux hypothèses l’une: 1) ou bien, hypothèse la moins probable, il se fout de notre gueule, ce qui ne serait guère étonnant au jour d’aujourd’hui quand on observe tout le carcan médiatico-politique ambiance classe de maternelle; 2) ou bien cet homme est vraiment sincère et vit dans ce qui semblerait être un univers mental, qu’il se raconte et nous raconte du coup des histoires vendues en semblant de roman national qui s’incarneraient alors dans l’Histoire de France, et alors on peut penser qu’il a perdu la boule car les gens qui vivent dans des univers mentaux…ce sont les déments.
En cette ère de télé-réalité, la théâtralisation révèle souvent quelque chose de faux, de simulé, et pour reprendre Jean Baudrillard: » Simuler est feindre d’avoir ce qu’on a pas. ». Bien entendu on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant » La France! La France! » mais ça n’aboutit à rien et ça ne signifie rien. En lui faisant une audience de dingue, en complicité pernicieuse avec les idiots de fanzouzes qui lui font sa propagande sur les réseaux sociaux, les médias mainstreams ne font que le conforter dans sa démence qui prend alors racine dans le mécontentement réel d’une partie des Français. Comme il n’a qu’en face des admirateurs, des politiques et des intervenants souvent hors-sol, qui ont pour coutume de s’entre-congratuler, c’est facile pour lui de faire style de les démolir en brandissant un simulacre de réalité qu’il tapisse en Réalité, en Vérité dont il serait le seul et unique détenteur.
On paie aussi cette manie d’avoir des émissions de grandes écoutes paramétrées sur des bavardages intempestifs de salons parisiens. Vingt à trente ans auparavant Nicolas Hulot fascinait encore avec des émissions sur des régions sauvages de par le monde. Aujourd’hui, celui qui est intronisé comme modèle est l’individu tranquillement assis dans un décor artificiel pour déblatérer n’importe quoi, pour dire de la merde en somme.
Dans un pays instable situé en Afrique Subsaharienne ou au Moyen-Orient, ce genre d’individu peut inspirer des nettoyages ethniques. Aux USA, ils ont élu Donald Trump personnage de Télé-Réalité ( qu’il admire) et depuis les termes Fake News ( fausses informations) ou Alternative Facts ( faits alternatifs) ont enrichi le vocabulaire des observateurs du conspirationnisme.
Bien entendu, il est loin d’être le seul. Mélenchon, Asselineau, L’Homme au Canapé Rouge, ou même Macron, pour ne citer que eux, font souvent poser de sacrées question quand à leurs états mentaux. Quoiqu’on puisse penser des comportements numériques de deux des plaignantes Chez Tariq Ramadan, lorsque ce dernier se défendait par rapport aux affaires récentes, c’est encore bien plus flagrant puisque inévitablement ce serait un complot et comme avec Soral ( L’Homme au Canapé Rouge) ce n’est jamais sa faute, ce ne peut pas être de sa faute, mais c’est toujours celle des autres. Ses fans reprenant en chœur l’idée qu’il est victime d’une machination, allant quand même jusqu’à menacer/intimider les plaignantes et les détracteurs de Ramadan. Ce qui laisse comprendre dans quel genre de régime nous serions si cet homme était au pouvoir. D’ailleurs Z émet l’hypothèse que ce dernier a été piégé. C’est pourtant simple à comprendre: les trois détestent les femmes un peu trop libres à leurs goûts et sont des dictateurs en puissance.
Pour en venir à la merde intégrale au dernier opus de Zemmour auto-édité- sympa de surmédiatiser ça quand des petits éditeurs galèrent- le livre est d’un vide abyssal. Cet ouvrage serait celui d’un éditorialiste qui cherche à se refaire une jeunesse auprès d’un public de Boomers sans les quelques saillies racistes et misogynes qui démontrent quand même qu’il est en fin de compte à peine plus évolué que les Taliban ( il reste bloqué du Premier Empire jusqu’à la période entre l’Indépendance de l’Algérie et Mai 68). Lorsqu’il réduit ainsi les femmes à des butins il se met au niveau même des jihadistes, de certains rappeurs misogynes, et aussi, ironie du sort, des racailles wesh-wesh dont il singe le comportement irrespectueux lors de ses interventions médiatiques face à ses interlocuteurs. Sa vision de la femme est d’ailleurs nettement plus » méditérranéenne » qu’européenne.
Où un Joseph de Maistre écrivît ses Considérations sur la France en réaction à la Révolution Française, où un Huysmans rédigeât Là-Bas pour vraiment effrayer le bourgeois, où un Bloy affirmait son mysticisme catholique jusqu’à vivre dans l’extrême pauvreté, un Zemmour écrit La France n’a pas dit son dernier mot au détour d’une soirée où en sortant les poubelles, drapé d’un peignoir et flanqué de chaussons, il croise dans la rue des blacks, des rebeus, ainsi qu’un couple d’homosexuels. Nous n’avons pas la plume d’un Bernanos qui alertait la France contre les robots, ou qui a rompu avec les milieux monarchistes aux lendemains de la Guerre d’Espagne. Tous ces gens, fleurons de la pensée réactionnaire, ont vécu des évènements marquant à proprement parler qui les ont littéralement transformés.
Sauf si on considère que le coup de boule de Zinedine Zidane sur Materazzi est un théâtre d’opération périlleux ou que visionner le film Indigènes de Rachid Bouchareb correspond à emprunter en pick-up une route jalonnée d’IED. Car tout le reste du livre n’est que ça: anecdotes de dialogues hors caméra, dîner avec X ou Y, Omar Sy soi-disant emblème du suprémacisme Noir, relation avec des personnages qui ont marqué la droite. Il n’y a rien d’autre. L’écriture est celle d’un enfant qu’on a privé de dessert. À la rigueur y a plus d’authenticité chez l’abruti sous stéroïdes qu’est son ami le boxeur royaliste occitan, Papacito, même si ce dernier peut entraîner des gens dans son délire et que sur le fond il est très bête. Un Onfray a même peut-être plus de chances de paraître crédible avec ses derniers virages völkish sous sa sempiternelle autosatisfaction puante qui se renifle à des kilomètres- puisqu’il est du terroir vous dit-il.
Car là où est la prise de risques?
Zemmour est-il un rescapé du Goulag comme le fût Soljenistsyne? Absolument pas! Il n’est pas la Gestalt du Rebelle chère à Jünger qui a recours aux forêts. Ni un moine ou un mystique qui a fui la civilisation pour se consacrer à son Moi intérieur.
C’est un bonhomme qui traîne sur les plateaux de télévision. C’est un produit de la Télévision! Il est l’une des résultats de schémas binaires portés aux nues par des (cyber)militants débiles qui vont des plus neuneus de chez EELV aux abrutis virilistes pour qui le RN est à gauche. La pensée médiatique s’inscrit dans la logique ami-ennemi telle que définie par le philosophe-juriste nazi Carl Schmitt et mise en application par toutes les familles de militants possibles.
À chacune de ses prises de paroles il est en prime time. Il est invité dans toutes les émissions de grandes écoutes, à l’instar d’une sotte de Bastié ou d’un Devecchio joufflu d’excès de confiance. À l’instar de tant d’autres qui crient à la censure alors qu’on ne voit qu’eux sur les plateaux d’émission! Il figure sur de nombreux premiers de couverture, il a une chronique au Figaro qui baisse en qualité sans vraiment le réaliser. Et surtout il est lui-même une créature de la Modernité qu’il dit conchier comme tous ces crétins de la Réacosphère et autres virilistes qui n’existeraient pas sans Internet. Zemmour et ceux de son camp sont même emblématiques de l’époque moderne actuelle: égocentriques, incapables d’avoir de l’empathie pour autrui, agressifs, insultant, et deviennent hystériques dès qu’ils sont mis en difficulté.
Ce n’est pas qu’on le censure, c’est inexact et c’est même le contraire: la parole il l’a, il l’a même beaucoup trop comparé à d’autres de ses contemporains droite et gauche incluses.
Il y a deux camps dans cette histoire qui ont failli.
Le premier est cette gauche qui est dans l’indignation constante au point de se mettre en incapacité de débattre et de démonter les arguments, d’être incapable de se ré-approprier le thème de la sécurité sans opérer le glissement sémantique que firent Valls&co et qui les différencient finalement peu du RN. C’est bien gentil les » On ne débat pas avec l’extrême-droite« , les » Zemmour il est raciste/islamophobe« . La grosse erreur de la gauche, qui date des années Mitterrand, est de s’en tenir à situer le racisme que chez le gros beauf blanc qui glisse un bulletin pour Le Pen père et fille.
Or, la question du racisme peut aussi se poser parmi des personnes issues de la diaspora Africaine où on trouve un sentiment post-colonial très revanchard qui peut muer en racisme anti-blanc, parmi des personnes originaires des Antilles qui en veulent aux africains pour avoir vendu leurs ancêtres, parmi des personnes dont les familles sont issues de l’immigration en provenance des pays du Maghreb ( tensions entre algériens et marocains; la question harkie vue de l’intérieur), ou encore parmi des personnes issues de familles juives pied-noirs évoluant au Sentier ou sur l’arc Méditerranéen et qui ont une haine viscérale de l’Arabe dupliqué sur le côté excessif du nationalisme arabe- raciste également- mais en le transposant dans un soutien inconditionnel envers Israël ou bien vis-à-vis des courants de l’extrême-droite française épousant des conceptions racialistes similaires.
Les ouvrages précédents et la rhétorique de Zemmour tiennent sur des étalages de certitudes absolues facilement démontables. Voire même, pléonasme, risibles. Ainsi lorsqu’il assure que la dévirilisation des hommes vient de séries AB comme Hélène&les garçons, où les protagonistes ont les cheveux longs, on pourrait quand même lui faire remarquer que jadis les Vikings, les Normands, les Barbares du Nord, les Huns, ou même les Gaulois, avaient les cheveux longs. Et qu’ensuite dans certains groupes Rock/Metal certains artistes aux cheveux longs font sans doute plus virils que sa constitution de nabot.
Ainsi lorsque Zemmour confond volontairement L’Islam dans son ensemble avec l’islamisme ( en repos), en s’appuyant sur l’idée que le Coran est un système aspirant à cadrer tous les aspects de la vie, il épouse la logique binaire de l’islamiste Pakistanais Sayyid Abdul Ala Maududi, qui a lui-même inspiré Khomeiny, Hassan el-Banna le grand-père de son ami Tariq Ramadan, ou bien Sayyid Qutb le maître à penser des futurs fondateurs d’Al-Qaida: Oussama Ben Laden, Abdullah Azzam, ou bien al-Zawahiri. Qutb théorisait que l’Egypte sous Nasser était revenue à l’ère dite de la Jaihilyah ( Ignorance) et était sortie de l’Islam.
Pas un ou une qui ait pris ses couilles pour lui faire remarquer que déjà, de prime abord, L’Islam tel qu’il le voit est celui des extrémistes sunnites qui pensent être Ahlus sunnah wal jammah ( Adhérents de la Tradition [Prophétique] et de sa Communauté).
Lorsque Zemmour qualifie les soufis comme étant les plus chrétiens des musulmans, ou que d’autres les définissent comme des gentils face aux vilains, ben non les Soufis se réclament aussi de l’Islam authentique et si ils se font cibler par des diatribes émanant des esprits fondamentalistes, ou terroristes, c’est en raison du culte des compagnons du Prophète et aussi bien entendu des lectures à plusieurs degrés ( symboliques, métaphysiques, rationalistes) qui les font diverger en terme d’interprétations. Sinon, il existe aussi un Jihad soufi, l’immonde Ramzan Kadyrov ou Hassan El-Banna sont initialement soufis ainsi que le géniteur de celui qui a fondé la Tablighi Jamat. Au Maroc, le mouvement Al Adl Wahl Ihsane, virulent à l’égard du roi et qui veut islamiser la modernité, est d’inspiration soufie.
Zemmour s’adresse aux simples d’esprits. C’est comme si on réduisait le Christianisme aux seuls évangélistes born again alors qu’à côté susbiste quand même tous les courants du Catholicisme, du Protestantisme, et du Christianisme Orthodoxe, qui, rappelons-le, composent les branches de la religion Chrétiennes. Ou comme si on ne résumait que le Judaïsme à un seul courant religieux fondamentaliste, sionistes, et raciste comme le font assez souvent les antisémites, or les interprétations et pratiques divergent du mouvement juif réformé aux Haredim en passant par les Massortis et les Loubavitchs. Depuis au moins Muawiya 1er il doit y avoir autant d’interprétations en Islam que de courants qui se réclament de l’enseignement du Prophète, et aussi de peuples, de tribus, ou d’ethnies.
Quelques petites notions d’anthropologie feraient comprendre à beaucoup que la conversion à une religion d’un peuple, d’une nation, ou d’un groupe d’individus, s’est faîte dans un contexte précis: pacifiquement, petit à petit, ou sous la contrainte. Dans bien des cas on note des phénomènes dit de syncrétismes, c’est-à-dire que la nouvelle croyance va être mélangée à des pratiques ou des coutûmes antérieures à sa venue. Parce que le réflexe, justement, est de préserver au maximum l’héritage légué par ses prédécesseurs. Mais ceci, les formations islamistes, les prédicateurs rigoristes, voire des mouvements terroristes qui se réclament du Jihad, ne peuvent pas le concevoir puisque enferrés dans leurs visions de type arabo-musulmanes ou bien indo-pakistanaise avec le Déobandisme. Idem avec certains évangélistes. Lorsque les Taliban ont détruit les statues des Bouddhas de Bamiyan, en invoquant des idoles païennes, ils ont détruit le patrimoine légués par une partie de leurs ancêtres.
L’Arabie Saoudite qui a financé l’exportation de son Islam très controversé a détruit son passé antérieur à l’ arrivée de l’Islam car influencé par Mohammed al-Wahab qui aspirait à purifier sa religion de ce qu’il tenait pour des innovations ( comme le Culte des Saints).
La Turquie, le Maroc, l’Indonésie, ou même l’Iran, eux, mettent au contraire en valeur leurs patrimoines.
C’est aussi pour cela qu’on trouve des traces d’animisme au travers des courants musulmans et Chrétiens en Afrique subsaharienne, ou bien que les Toraja en Indonésie- Chrétiens comme Musulmans- pensent à se retrouver autour de rites funéraires. Le Christianisme a des variations selon les continents où il est pratiqué ( Europe, Afrique, Amérique, Asie). On pourrait même surenchérir en expliquant par exemple qu’avant comme après la création d’Israël le judaïsme français ne s’est pas structuré de la même façon que ses équivalents Belges, Allemands, Italiens, ou Suisses, et que ceux-ci assemblés ne sont pas paramétrés de la même façon qu’en Hongrie, qu’en Russie, ou au Maroc. Et que dans tous les exemples possibles de civilisations, ou de peuplements d’individus si vous voulez, se pose aussi la question des climats qui peuvent aussi varier ou non d’un point l’autre, puis des habitudes alimentaires, des langues, et aussi de comment les sociétés se sont construites. Freud s’est d’ailleurs planté en appliquant son concept de Complexe d’Œdipe aux tribus Océaniennes…alors que 1) l’autorité revient à l’Oncle Maternel et non au Père comme en Occident, et surtout 2) ben Œdipe se prête à la culture de la Grèce Antique et les tribus océaniennes n’étaient pas familiarisées avec jusqu’à l’arrivée des Occidentaux.
L’humain est complexe. Dire que l’Islam c’est gentil ou bien » qu’Islam=DAECH » relève du raisonnement simpliste. Les exemples invoqués par les islamophobes avoués, ex-Muzz, laïcards, ou fachos, ne tiennent pas la route. L’Islam tel que le conçoivent Zemmour, Riposte Laïque, ou les ex-musulmans, n’existe que dans leurs paranoïas aiguës. Si 90% des musulmans français sont identifés comme sunnites, déjà ils sont subdivisés en Malikites, Chaféites, Hanafites, et Hanbalites, du nom des quatre écoles et on est encore bien loin de l’union. Les jurisprudences des sous-courants divergent, puisque c’est envers celles-ci que les musulmans pratiquants se fient et non qu’envers le Coran ainsi que l’insinue tout cet axe anti-Islam fait de laïcistes, d’identitaires, de pro-Israël, de pro-Russes, ou de quelques royalistes tradis, qui en temps normal se taperaient entre-eux sur la gueule. Le Salafisme n’est pas considéré comme sunnite. Puis toutes les personnes originaires du Maghreb et plus largement d’Afrique Subsaharienne- en majorité chrétienne- ne sont pas forcément musulmanes pratiquantes: vous avez des athées, des gens qui croient qui mais ne pratiquent plus, des gens qui se sont convertis à d’autres religions.
Ça mélange un peu facilement tout de ce côté-ci: c’est un peu facile de tenir la tête-à-claques Belattar ou le rappeur Médine pour promotteurs du Djihad, ou bien d’assimiler l’entiéreté des Migrants- qui ne sont pas tous musulmans- à une cinquième colonne dirigée par L’État islamique.
La référence incontournable pour les jihadistes sont les fatwas d’Ibn Taimyya en réaction aux invasions mongoles ( convertis à l’Islam), et si il n’était assurément pas quelqu’un de progréssiste il semble qu’il n’ait jamais appeler à détruire tous les royaumes sur Terre de son temps ni même l’autorité sous laquelle il vivait. Ses positions sur le soufisme variaient semblent-ils et il est enterré dans un cimetière soufi. En tant que théologien et jurisconsulte traditionnaliste du coutant hanbalite ses écrits ne se réduisent pas à ça. Le sulfureux Yahya Michot explique très bien que les jihadistes ont mongoloïsé tous les chefs d’état actuels, et cet exercice n’est pas inédit du fait que les Nazis ont fait de même la Wille zur Macht* de Nietzsche pour élaborer leur idéologie ( or à la fin de sa vie Nietzsche était judéophile et désapprouvait les actes antisémites), les darwinistes sociaux l’ont fait avec Darwin, ou encore les Khmers rouges avec Marx en appliquant la lutte des classes. Or Marx n’a jamais écrit qu’il fallait génocider une partie d’une population ni envoyer des malheureux au Goulag, pas plus que Nietzsche n’ait théorisé la création de camps pour interner des gens.
Effectivement, les jihadistes et les salafistes quiétistes ont un tronc commun jusqu’à la première Guerre du Golfe.
Tout simplement, le principe fondateur du Djihad tel que défini par des partisans de l’EI ( ou l’Asl-ud-Din: fondement de la religion) c’est le Takfir des Mushrikines ou Anathème des Polythéistes qui consiste en somme à réfuter et à vouloir supprimer (dans tous les sens du terme!!!) tout ce qui entraverait la loi d’Allah, comme par exemple la Trinité Chrétienne, l’exemple évoqué plus haut du Culte des Saints, ou bien tout ce qui tiendrait du Shirk [associer Allah à une autre divinité] en prenant le cas par exemple aussi des autres salafistes restés fidèles à la monarchie saoudienne, des religieux partisans de l’actuel Roi du Maroc (considéré aussi comme Commandeur des Croyants). Les quatre écoles du Sunnisme en prennent pour leurs grades, ainsi que les Frères Musulmans qualifiés de murtaddin ( Apostats). Le Takfir se base quand à lui sur ce qu’ils appellent le désaveu du Taghût [Kuffr bi Taghût], c’est-à-dire de l’Homme-Dieu qui mène à la Mécréance: là un chef d’état, un dictateur, une idole sportive, et ça va loin parce que le refus de se soumettre à la Loi de L’Homme peut conduire un prévenu jugé dans le cadre d’une affaire terroriste à ne pas prendre d’avocat ( parce que l’avocat est une invention de la Loi Humaine si on se place de ce point de vue).
Chez Al-Qaida, un peu plus complexe parce que se réclamant d’un « jihad d’élite » et que lesdits intellos du Jihad y sont restés, ils se montrent capables d’intégrer de manipuler des publics plus occidentalisés ayant des biais anti-impérialistes ou bien de jouer sur la corde du ressenti post-colonial comme au Sahel ( l’EI le fait un peu aussi sur le dernier exemple). Si les deux organisations rivales ont la même idéologie, leurs méthodologies et leurs corpus diffèrent totalement. Ainsi si pour chercher à convaincre des cœurs parmi les militants afro-américains les plus enragés vis-à-vis du système US Al-Zawahiri a traité Obama de » Nègre de Maison » ou fait référence à des propos du très controversé Malcolm X, l’EI, lui, tiendrait ça pour de la mécréance pure et se garderait de vouloir s’introduire dans un débat dont il se dit » étranger ».
D’autres courants fondamentalistes, sunnites comme chiites, jetent l’anathème sur d’autres courants de manière continue. Sans appeler la plupart du temps à la violence physique mais de façon ambiguë, de sorte que à inciter insidieusement au passage à l’acte. Ce qui est un des terreaux du jihadisme en ce que ça introduit » mentalement » une désignation d’un ennemi, ceci avec les théories radicales indigénistes ou de certaines composantes de l’antisionisme made in Iran qui maquillent le terrorisme du Hamas en actes de résistance.
Les dernières actualités autour du THC ont inspiré au très droitier Darmanin, et à certains députés LREM, des saillies d’une idiotie inédite. Ainsi on culpabilise les consommateurs en les associant de facto aux réseaux terroristes ( il est vrai qu’une partie vient d’Afghanistan). Zemmour, évidemment, va plus loin en associant le petit dealer au jihadiste, sachant ce qui adviendrait d’un dealer dans un territoire tombé entre les mains d’un groupe jihadiste ça prête à sourire ( qu’il puisse y avoir des cas de dealers présentant des profils radicalisés c’est encore autre chose, et là aussi y aurait un débat non-hystérique à faire). Ce qui attire les jeunes dans les circuits des trafics c’est l’argent facile ou le mythe de, puisque après tout pourquoi faire comme les vieux qui se cassent le dos en allant bosser quand on peut se faire plus de mille euros par semaine. Zemmour et tant d’autres n’ont qu’à traverser l’Atlantique, aller à Los Angeles puisque ça déboule de la culture Hip-Hop West Coast, et voir que les gangs ethniques- Noirs, Latinos, Arméniens- sont Chrétiens et non musulmans. Dans les pays de l’Est on observe des scènes hip-hop empreintes de nationalismes ( Pologne et Ukraine notamment) et d’hooliganismes. Sinon, nos tradis de droite ou les Charles Gave imbus d’eux-mêmes qui vénèrent Trump introduisent aussi ce mythe de l’argent facile en vitupérant l’État-Providence et leurs objectifs non avoués consistent à faire du profit sur le dos des autres- une Naomi Klein n’hésiterait pas à qualifier de néolibéralisme.
Ça ne doit pas pour autant dédouaner, entendons-nous bien, des caïds qui ont du sang sur les mains et certaines familles qui tirent des revenus de divers trafics. Comme ça ne dédouane pas ces élus de droite et de gauche qui ont abandonné ces quartiers tout en négociant des paix sociales avec des caïds et des barbus. Si vous dîtes à des gens de s’intégrer alors que vous les avez entassé dans un coin, ne faîtes pas les étonnés si vous assistez au phénomène contraire.
Sinon, pour revenir à la logique ami-ennemi de Schmitt, ben Zemmour takfirise. À même Riposte Laïque qui l’a notamment fait vis-à-vis de Mohammed Sifaoui et de Caroline Fourest- soupçonnés d’être des pro-Islam!!!- au nom d’une démarche puriste/fanatique, Zemmour se croit en autorité d’attribuer les bons et les mauvais points en terme de patriotisme.
Le deuxième camp qui a failli est, sans suprise aucune, l’extrême-droite qui a toujours tendance à se croire plus intelligente que tout le monde. Dans cette mauvaise comédie de boulevard les dindons de la farce sont doute aucun Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen. Sans son lieutenant officieux ancien du GUD Marine Le Pen n’est plus rien, et on peut constater que la tentative d’ingérence faîte par Bannon est un flop. Depuis le départ fracassant de Philippot qui avait donné un autre niveau au RN, et qui est devenu depuis un guignol des anti-système du bac-à-sable, ce parti était devenu un parti de beaufs gênants qui se repose sur ses 20% de votants à chaque élection ( et non de français, car tous ne votent pas). Et puis faut voir le niveau de connerie abyssale: entre les Messiha ( parti), Odoul, Bardella, Jacobelli, et ce qui entourait le père ( Mégrêt, Martinez, Gollnisch) c’est un peu le jour et la nuit.
La radicalité est disruptive: elle vous promet une offre alléchante qui va casser les prix, la concurrence, et redéfinir le marché. Si des gens sont persuadés qu’une partie d’un édifice- ou la totalité même- doit être détruite, ils ne vont pas choisir des pétards ( ici le Printemps Républicain) mais un package sous forme de TNT identifié comme Zemmour. Sauf que la résolution des problèmes se fait d’un angle technique et non idéologique. Par le passé les radicalités expérimentées- URSS, 3ème Reich- maquillaient les résolutions des problèmes par des effets d’annonce. La résolution d’un problème se faisant techniquement, cela inclut du pragmatisme, or pour le fanatique le pragmatisme constitue en soi une concession et donc de la complicité.
Mais voilà, petit hic. Zemmour ne veut rien changer du tout. Les petits crétins qui s’amusent à répandre leurs codes de suprémacistes blancs sous imagerie accelerationniste, les jeunes qui veulent que ça bouge, risquent d’être fort déçus. D’abord, sur plusieurs débats on l’a vu quand même chercher à se remettre au centre en voulant rassurer tout le monde, y compris les musulmans qui veulent selon-lui s’intégrer. Or une partie de ses soutiens portent les germes d’un projet génocidaire. Zemmour ment également lorsqu’il dit que la Remigration ne tient pas du racisme, car ce mot a été popularisé sur les réseaux sociaux en milieux années 2010 par un certain Laurent Ozon, ex-cadre FN et éco-racialiste qui situe sa pensée dans le cheminement des idées Völkishes pré-nazies ( l’enracinement, toussa, toussa), et a été entonné en chœur par les rigolos de la Dissidence Française dont le leader mégalo, à l’époque, n’était pas connu pour sa judéophilie. Dans leurs délires ces mecs ne faisaient pas de différences entre un délinquant et quelqu’un gagnant honnêtement sa vie qui aurait des origines similaires au premier, même si fussent-ils détenteurs de la nationalité française. La DF avait tellement forcé le trait qu’on voyait même des Soraliens purs jus prendre des postures antiracistes à leur encontre, alors que les commentaires sur les Juifs et les Francs-Maçons étaient dignes des partisans de L’État islamique.
Mis-à-part s’en prendre à l’immigration, Zemmour ne propose rien d’autre. Sur l’économie il botte en touche quand il en parle, on sent juste qu’il a tout calqué sur Trump. Mais jeter des Arabes à la mer ne résoudra pas les taux de suicides des agriculteurs ou des adolescents ( sauf si vous dîtes que tout est à cause d’Abdelaziz et de Fatima), pas plus que ça ne résoudra le pouvoir d’achat, ou par exemple le gros problème d’évasion fiscale et d’ailleurs à ce sujet il est clair: anti-transparence au possible, il avoue avoir plus de respect pour quelqu’un finissant riche et ayant à son sens contribué à la grandeur de la France que celui qui veut plus de transparence. Dans une intervention faisant suite à la claque subite par Macron, il sûrenchérissait même que selon-lui un chef d’état ne devait se justifier en rien.
Baltringue! L’état c’est moi, c’est toi, c’est nous. Les gens devraient être en droit de savoir comment le pognon collecté est utilisé.
Et là tout prend son sens lorsqu’il dit vouloir un Poutine Français. Si on s’en fie aux news du moment, et aux révélations de Navalny qui n’est pas un saint, Poutine est le premier gangster de son pays. Le coup des parades militaires, des lois préservant l’identité, demeurent de la poudre aux yeux en comparaison des seuils de pauvreté, d’illéttrisme, d’alcoolisme, et d’ultraviolence ( ça les pro-Russes ont un peu trop tendance à l’oublier), qui secouent le plus grand pays au monde de par sa superficie. Concernant ce pays où les opposants glissent facilement de leurs fenêtres, ou sont tués ( est-ce ton rêve, Éric, de tuer des gauchistes?), il faudrait aussi rappeler que la Russie est de base une fédération possédant onze fuseaux horaires, que ses habitants ne sont pas tous blancs et blonds, et que la deuxième religion pratiquée est l’Islam- là-bas les figures qui ont fait allégeance au Kremlin font passer Tariq Ramadan pour un gentil et mieux vaut ne pas être LGBT ou être une femme. Avec Zemmour, la France ne serait plus le cabot des USA mais le toutou des Russes et son obsession pour la Raison d’État n’augurerait rien de bon pour ceux qui seraient volontaires pour aller débusquer les petits secrets de Bolloré.
Ses déclarations laissent sous-entendre qu’il bande aussi pour un contrôle social de type conservateur, où d’autres- écoféministes, indigénistes, ou Macroniens- rêvent également d’en instaurer au nom de leurs grands idéaux qui s’inscrivent dans des narratifs grotesques pétries aussi de conspirations. En ça il est conforme à ces élites bourgeoises droitières qui s’inventent des menaces pendant leurs journées, hier le Juif et le Prolétaire, aujourd’hui le Noir, l’Arabe, le Journaliste Gauchiste, ou la Néo-Féministe.
Ensuite, un conspi lambda trouverait bizarre que la soi-disante figure de la contestation déjeune avec l’ancien PDG d’une radio condamné pour » corruption de mineure », plus d’autres figures du » Système » dont il est issu. Un programme de la Matrice as they say. Sans le » service public » qu’il dénigre Zemmour serait encore un obscur plumitif du Figaro. Sans Mme Knafo, Zemmour écumerait encore plateaux et audiences de tribunaux, lui qui se place en Disraeli français. C’est là l’ironie du sort frappant celui qui se met dans le sillage d’Otto Weininger: il doit tout à une femme. N’importe quel observateur ou contestataire ayant un peu de plomb dans la cervelle serait capable de détailler à quel point les réseaux d’énarques sont problématiques pour le fonctionnement de la République, toutes présidences confondues, en ce qu’ils favorisent le pantoufflage, les conflits d’intérêts, l’entre-soi, et les petits arrangements. C’est un état dans l’état et a certainement plus d’influence sur les décisions que ne l’ont les loges maçonniques, le CRIF, les lobbys pointés du doigt, etc, etc, et le cœur de ces réseaux énarques tangue plutôt vers les vieilles familles tradies françaises qui se fartent de leurs grands noms à particules.
Vient la question des origines communes de Zemmour et de Mme Knafo que les plus hostiles n’hésiteront pas à faire passer pour une Reine Jézabel contemporaine. Une partie de l’extrême-droite française a compris tout l’intérêt qu’elle aurait de se positionner contre l’antisémitisme, on comprend que depuis les images de Nuit&Brouillard d’Alain Resnais oser le contraire tiendrait du suicide politique pur et dur. C’est tout bénef pour cette extrême-droite officiellement non-antisémite qui ne condamne que ledit antisémitisme des banlieues ou antisémitisme musulman. Or, elle a des liens avec l’antisémitisme Vieille France qui n’est pas aussi pépére qu’on le dit. Lorsqu’on s’attarde par exemple sur le cas Soral, on a là même une Welstchaaung antisémite née d’une hybridation entre celui racialisant d’un Ryssen et celui complotiste qu’on trouve parmi les milieux antisionistes pro-palestiniens et musulmans identitaires.
Et surtout, ça lui a laissé penser- à cette extrême-droite là- qu’au final déverser sa haine sur les Migrants, les Noirs, les Arabes, ou les Roms, ne lui vaudrait pas les foudres subies par Le Pen père après ses sorties sur les chambres à gaz. De Villiers, par exemple, est toujours montré comme plus présentable et pourtant il en a sorti des immondices sur des catégories de population ( notamment les homosexuels), à l’instar de Nadine Morano avec son amie noire et certains tenants des Républicains via leurs blagounettes raciste du tonton qui se pointe lors d’un dîner familial.
On touche au sensible: ça signifie qu’au final on laisse sous-entendre , dans un pays qui a pour devise Liberté-Égalité-Fraternité, qu’il y aurait une hiérarchie en terme de discriminations (classées alors de la moins à la plus importante).
Cela signifie qu’insidieusement on consent à une inégalité des races! Et que ceux qui se sentent en bas de l’échelle veulent parvenir au sommet et dégager tous ceux qui s’y trouvent parce que assimilés du coup à des privilégiés. C’est ce qu’on obtient avec ces mouvements de musulmans identitaires qui font le lit à l’extrême-droite islamophobe, quand bien même se produit des actes anti-musulmans inquiétants que des activistes d’extrême-droite identitaires, laïcards, ou pro-Israël, ont tendance à banaliser voire un peu à justifier sur les réseaux sociaux.
Zemmour joue sur cette corde sous couvert de pseudo-combat pour la France. Il utilise ses origines en les mêlant à sa vision de la France exprès pour montrer sa supériorité totale envers les autres immigrés et enfants d’immigrés, connaissant très bien les codes de la concurrence victimaire portés par les autres idiots d’en face. Élisabeth Lévy et Gilles-William Goldnadel, au nom de la lutte contre l’antisémitisme musulman longtemps nié par une certaine gauche, minimisent et intégrent des éléments de suprémacisme blanc quand ainsi ils accordent leurs soutiens et valorisent les combats de Génération Identitaire vis-à-vis de laquelle même l’Action Française tient à se démarquer de tout projet de fichage ethnique. Ajouté aux conneries des LDJ-Betar, et de certaines déclarations fracassantes venant du CRIF, ceci fait dire aussi qu’on a laissé dire et faire n’importe qui, n’importe quoi, au nom de la lutte contre l’antisémitisme et qu’aujourd’hui, comme c’est un non-dit, nous en payons le prix. Paradoxalement, le virage à droite toute du CRIF du début des années 2000 marqué par un soutien inconditionnel à Ariel Sharon, puis à Netanyahou, n’empêchera pas que d’autres personnalités juives marquées très à droite- dont Goldnadel, Karsenti, ou Noémie Halioua sous ses faux airs de bimbo- cherchassent à le ringardiser ou à pointer du doigt sa fossilisation.
Pour bien saisir, il faut remonter aux années 80-90 où le païen Guillaume Faye préconisait une alliance avec des personnalités juives très droitières, voire d’ultra-droite, qui auraient en commun la haine vis-à-vis de l’immigration. Faye faisait partie du controversé Groupement de Recherche et d’Études de la Civilisation Européenne (GRECE) où il incarnait la figure du courant néo-païen. Les autres courants du GRECE s’incarnaient en une mouvance dite Tiers-Mondiste à caractère ethno-différentialiste alors sous la houlette du machiavélique Alain de Benoist, et une autre dite Nationaliste-Révolutionnaire dirigé par le » très antisioniste » et fana d’ésotérisme sulfureux Christian Bouchet. Le GRECE est une émanation de la Nouvelle-Droite très portée sur l’obession raciale et pour cause: l’un de ses fondateurs était nul autre que Dominique Venner, racialiste convaincu. Pour preuve que la stratégie de Faye a porté ses fruits, Eurabia de Bat Yé’or, qui préface la Théorie du Grand Remplacement de Camus, est la pierre angulaire de cette drôle d’alliance contre-nature.
Ces personnalités juives d’extrême-droite servent d’alibis moraux, de cautions. Comme une Zineb El Rhazoui, un Jean Messiha, un Verlaine Djeni ou inversement un-une de ces white gauchos qui se feront toujours cracher à la gueule par ceux qu’ils veulent défendre. Rappelons que la nationalité française permet aussi la liberté de conscience- attaquée de tous les côtés en ce moment- et que si elle permet à des gens d’envoyer se faire foutre des indigénistes, des afro-centristes, ou des Loups-Gris, elle n’est pas non plus synonyme de prosternation devant Onfray, Goldnadel, ou Zemmour ( poke Claire Koç) !!!
En Europe les liens de GI mènent à de sacrés éléments radicaux en France, dont l’ex-Bastion Social, et » internationalement » aux ukrainiens d’Azov- coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité comme leurs adversaires au Donbass- ouvertement antisémites et influence indirecte de l’Atomwaffen Division considérée actuellement commme menace numéro une aux USA. Les USA où justement la communauté juive est constamment à la fois ciblée par les saillies de militants pro-palestiniens radicaux, de suprémacistes noirs inféodés à Farrakhan, ou de leaders suprémacistes blancs, et hormis quelques cas autour de Trump- sauf si on s’appelle Ben Shapiro ou Stephen Miller– il ne viendrait même pas à l’idée aux membres de l’AIPAC ou à Daniel Pipes de minimiser le néonazisme. D’autant que les groupes terroristes luttant pour la suprématie blanche ciblent autant les Juifs que les Noirs, les Latinos, les Musulmans, les Dems, ou les LGBT, et ils sont déjà passés à l’acte. Pas de chance non plus de ce côté pour GI puisque elle est dans le viseur de l’antiterrorisme US.
En Allemagne, touchée par des attentats de L’État islamique, on n’a pas pris de gants concernant l’unité d’élite KSK et la branche radicale du parti Alternative Für Deutschland: dissolution pour la première où plus d’une cinq centaine de cas néonazis furent détectés et surveillance étroite pour la seconde. Outre-Rhin, un préfêt est mort à cause de ces conneries.
Il n’y a qu’en France où on en est encore à polémiquer bêtement sur ce qui devrait être considéré comme terroriste, ainsi les » gneugneugneu islamophobie d’état/C’est un complot sioniste! » s’entrechoquent en permanence avec les » Combien d’attentats d’extrême-droite?/ Et les islamo-gauchistes hein on n’en parle? » tandis que les services de renseignement démantèlent chez les barbus, chez les nazis, et parfois chez des gauchos.
Car ce qui est à craindre notamment avec Zemmour c’est une montée fulgurante d’antisémitisme. Et celui-ci peut venir de milieux musulmans politisés ou, inversement, de milieux plus droitiers qu’on a vu inspirés avec le slogan » Qui? ». Bis repetita placent, cela peut non seulement servir aux jihadistes dont les propagandes s’imprègnent des ressentis, mais aussi pousser à l’acte ceux de l’autre bord qui sont dores et déjà convaincus qu’il faut précipiter la chûte du système sur fond de guerre raciale ( soit ceux qui ont takfirisé les identitaires pro-Zemmour en les traitant de Juifs, ou bien les futurs déçus).
En cas d’attentat sur une mosquée, en revanche, nous nous prendrons l’émergence d’un Choudary potentiel-Sihamedi par exemple- et nous n’aurons pas assez de mots durs pour tous les idiots qui ont œuvré de déni.
Si Zemmour est capable à l’encontre d’afficher un complexe de supériorité vis-à-vis de Ramzy Bédia en disant » Je lis des livres » ( sous-entendu » Toi, tu es de la m*rde! »), il l’est aussi vis-à-vis de ses coreligionnaires. Quand bien même on est en droit de trouver qu’Israël s’incruste un peu trop souvent dans nos affaires, que le CRIF n’a pas à se comporter en ambassade, en citant « La terre et les morts » de Barrès pou faire un parallèle entre l’enterrement des victimes Juives de Mérah en Israël et celui de leur assassin en Algérie, Zemmour démontre rien d’autre que son état d’esprit est révélateur de l’ère médiatique obscène qui fait fi de l’intimité des gens, voire qui crache sur les morts tout court, bref le même exercice qu’un paparazzi qui s’en va photographier dans une morgue glaque le cadavre refroidi d’une star afin de décrocher son scoop.
Son entêtement de réhabiliter Pétain, et Maurras également, est d’autant plus vain que des témoignages de déportés et des travaux d’historiens appuient là où ça fait mal: sans le zèle à l’époque de la Police, de la Gendarmerie, et des Miliciens notamment dirigé par Joseph Darnand, les arrestations n’auraient pas pu être possible. Des Français ont donné d’autres français parce qu’ils étaient Juifs, mais communistes, Franc-Maçons, homosexuels, ou résistants, voire parfois en raison d’appartenance à plusieurs de ses catégories. Quand bien même Pétain eut-il voulu vraiment sauver et discerner les juifs français des juifs étrangers il n’aurait pas pu le faire: toute un mécanisme s’était mis en place et ainsi que l’a rappelé maître Arno Klarsfeld le grand rôle revient à une partie de la population française qui prit sur elle l’intiative de cacher les Juifs. Certes, la France ne s’est pas comportée comme sous la Roumanie d’Antonescu ou les Oustachis de Pavelic qui furent bien plus zélés dans leurs projets d’exterminations des Juifs, mais aussi des Tziganes, et des Serbes pour le second ( camp de Jasenovac). Le bon côté de la population française fait pencher la balance du bon côté, ce qui la distingue clairement de son alter-ego ukrainienne qui elle trucidait ses Juifs.
L’Histoire de France comporte des pages glorieuses et d’autres qui le sont moins, voire même pas du tout. Le positionnement de Zemmour est aussi caricatural que celui observé chez certains décoloniaux qui confondent l’Histoire de France avec celle du Mordor. Chez Zemmour, la France ne pourrait jamais être en tort. et dire le contraire serait adhérer supposément à un agenda politique anti-national. Qu’est-ce qui peut le pousser à s’obstiner de cette façon? Fierté mal placée? Ethno-Masochisme? Il n’y a rien à tirer de chez Pétain et encore moins du vieillard sénile Maurras qui a quand même préparé le terrain à des idéologies nettement plus radicales. On a beau nous chanter que l’antijudaïsme de Maurras n’était que politique et nullement racial, certains de ses adeptes passés par les rangs de l’AF sont devenus des collaborationnistes ou des pro-nazis convaincus ( même processus que certains ex-Frères Musulmans passé chez AQ ou chez Daesh). Maurras a une grande responsabilité dans les évènements sous Vichy et Henry Guillemin résumait très bien ces gens faisant partie de cette bourgeoisie nationaliste capitularde. À même Bloch et Bernanos qui tiraient aussi à boulets rouges sur Blum. La pensée de Maurras affiliée à celle de Maistre s’inscrit dans un machiavélisme froid, mensonger et manipulateur ( l’actuelle Action Française ment et manipule toujours). Il y a certainement plus à en tirer d’un Bernanos ou d’un Jünger, qui ont eu certes bien des défauts mais qui ont pris des distances avec eux-mêmes et qui sont restés honnêtes, qu’un idéologue buté à cause duquel une partie de son pays s’est retrouvé en champs de ruines au lendemain du Débarquement.
Bref, on ne règle pas des problèmes de 2021 avec le patriotisme de l’arrière-grand-père.
Bonjour.
Il… faut, croire l’intéressé sur parole, quand il dit à la journaliste Christine Kelly qu’il n’aime pas les français. Et, non content de le dire, je le prouve -car à la différence de Zemmour, je prouve.
Mon point de vue est qu’on s’expose à ne rien comprendre au personnage si on néglige que son problème (car il a un problème, ça se voit rien qu’à le voir, et qui est aussi à epsilon près celui de la semi-pochetronne Elisabeth Lévy) est qu’il n’a pas pu faire l’ENA. Dès lors, et au nom de la haute idée qu’il avait de ses capacités intellectuelles, il a attribué son échec à ses « origines » (je n’en discuterai pas ici, n’ayant pas vu sa copie). Et… c’est comme ça que tout a commencé ! Il a décidé qu’à l’avenir, et afin de mettre toutes les chances de son côté, il allait se montrer plus-français-que-les-français et ce, en affichant des opinions réactionnaires, de manière aussi provocatoire que possible.
Mais, ce faisan, il a prouvé qu’il se méprisait non seulement en tant que juif mais aussi, en tant que français. En effet on voit mal en quoi, avoir des opinions réactionnaires, serait… être plus français.
Cordialement