Barkhane et les clowns [désinformateurs]

À un moment donné il faut savoir se taire, la fermer quelques secondes, faire alors abstraction de tout ce brouhaha et penser là à ces jeunes et moins jeunes qui ne verront plus jamais leurs familles respectives car tombés sous les attaques de l’ennemi.

Le gros problème est qu’en France celui qu’on a coutûme d’appeler le  » Français Moyen » ne sait plus- et n’est plus voué à- le faire, sauf lorsqu’un drame bouleversant survient dans sa vie. Le militant lambda, lui, finit toujours par se croire dans l’Absolue Vérité parce que ses idéaux le distinguerait des Autres qu’il associe à un troupeau de moutons. Et puis il y a les petits télégraphistes, les polémistes, ceux qui cherchent constamment la moindre petite occasion afin d’exister et d’occuper un espace médiatique qui est somme toute superficiel.

Pour la troisième catégorie d’individus cités dans le paragraphe d’avant, l’important est de faire le buzz ou d’œuvrer pour la mise en place d’un agenda politique. Le drame, le double drame même, c’est qu’on en vienne à passer leurs propos et au final leurs égos au lieu, ici-là, des soldats morts pour la Nation. Ce délaissement du Sacré- est-ce là un gros mot?- au bénéfice de l’outrance ronge jour après jour cette idée d’unité nationale qu’on ne retrouve que lors d’une compétition sportive, et encore lors de la dernière Coupe du Monde les racialistes en tous genre étaient en embuscade sur les réseaux sociaux pour disserter sur les origines de joueurs!!!

Maison d’édition sulfureuse qualifiant L’Opération Barkhane d’expédition coloniale mais nettement moins virulente lorsqu’il s’agit d’interviewer l’ex-numéro 3 d’Al-Qaida; leader afro-zozo grand guignolesque; militant du saucisson-pinard qui fantasme sur la remigration à coup de charcuteries lancées sur les mosquées, abruti popularisé par les réseaux sociaux qui définit la moitié du Mali  » comme faisant parti du Gang Traoré »; ex-gauchiste gâteux qui vomit de la bile sur Atlantico; ou ces activistes  » décoloniaux » ouvertement anti-France mais qui à l’instar de complotistes et de souverainistes ne la ramènent jamais lorsqu’il s’agit des expansionnismes Russes, Chinois, ou Iraniens. Nous avons même bien, pardonnez du peu, un « philosophe populiste imbu de sa personne » qui a été jusqu’à dire que l’intervention Française cachait en réalité un pillage…et là, problème, ceux qui ont répandu cette idée ne sont nuls autres que les groupes jihadistes de là-bas qui savent y faire dans la manipulation des esprits. Al-Qaida et ses affiliés sont « peut-être » plus talentueux que son jeune rival, L’État islamique, à cet exercice.

Quant à savoir ce que nous y faisons, ou  » ce que nous y foutons » en langage cru, des articles et des blogs d’observateurs, de milis, d’analystes-défense, ou de spécialistes de la Géopolitique, vous l’explique. Seulement pour ça, pour que ça rentre dans votre tête, il faut savoir accepter que des mots puissent ébranler vos certitudes absolues. Et le problème avec les théories conspirationnistes est qu’elles disent exactement ce que les gens veulent bien entendre, sous couvert de recherche d’une vraie information qui serait alors  » dissimulée » par des médias mainstream qu’on peut trouver médiocres.

Mais par exemple on y apprend que contrairement aux médires de certains glandus ( obsédés par le facteur ethnique et bien au chaud), des soldats maliens ont été tués par le même ennemi.

Ainsi:  » Sur le plan purement militaire, le bilan de l’opération Barkhane qui mobilise au total 5.100 hommes et femmes est pourtant loin d’être mauvais. En 2020, l’armée française a porté de sérieux coups aux groupes djihadistes. L’émir d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Abdelmalek Droukdel, a par exemple été abattu en juin, suivi par Bah Ag Moussa, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM, également affilié à Al-Qaïda), en novembre.« 

Et encore une fois laisser une parcelle de territoire à un groupe jihadiste est un risque géopolitique assuré. Idem si il était question d’un groupe néonazi ou fana de la lutte armée. Car d’abord, cela nourrit son narratif. Ensuite, et inévitablement, ça nous crée des déplacements de populations civiles qui ne tarderont pas à devenir ingérables pour les pays voisins ( la Turquie en sait quelque chose avec le conflit Syrien). De plus, un pays- ou une parcelle de pays- qui tomberait aux mains de vilains barbus constitue une base de repli potentielle pour d’autres adeptes du genre, et qui peuvent y planifier depuis des attentats qui se dérouleraient à des milliers de kilomètres d’où ils sont.

Sans l’intervention de l’Armée Française, les jihadistes auraient possiblement un territoire plus étendu.

L’idéal, formulé par l’état-major, est de préparer l’après-Barkhane. Pour ça qu’on parle de G5 Sahel qui perméttrait à la France de se désengager progressivement. La France a également sollicité l’appui de l’Union Européenne ( Task Force Takuba) afin de souffler un peu, mais la montagne semble accoucher d’une souris. Concernant les pays du Sahel il est à déplorer des carences de formation, de matériel, et aussi de politiques intérieures- corruption en tête- dont souffre le continent Africain. Le putsch de l’armée malienne et la popularité de l’Imam Dicko- qui joue un jeu trouble- en disent long sur les épreuves traversées par le Mali. Le Niger qui n’est pas épargné par les rivalités autour du pouvoir. Le Burkina Faso qui peine à se sortir de 27 ans de la présidence bananière sous Blaise Compaoré ( présumé impliqué dans l’assassinat de Thomas Sankara). Puis le Tchad, notre allié historique face à Muammar Khadafi, le Tchad sous la férule d’Idriss Déby qui a la longévité d’un roi, et où l’usage de la force pour faire taire l’opposition est constaté.

Oui, la politique de la France en Afrique est très critiquable. Nos dirigeants ont des responsabilités quant au fait de nourrir des hommes politiques cupides qui n’ont fait, en contrepartie, que très peu pour développer les infrastructures de leurs pays. Son passé colonial, et plus précisément les saloperies commises par les réseaux de Foccart, lui revient en pleine figure et se répercute hélas en théories conspirationnistes. Lorsque l’armée ne joue pas vraiment franc-jeu, elle se fait étriller par la presse et c’est amplement mérité. L’autre point faible de cette opération est que l’exécutif ne se sent nullement tenu de devoir des comptes. Faudrait-il alors accréditer des élus devant lesquels le MinDef serait tenu de rendre des comptes?

Chaque petite erreur précipite la France et ses alliés vers l’inéluctable défaîte guerre de la communication. Or, comme dirait Zawahiri  » le « jihad médiatique, c’est la moitié du combat. ». Et inspirer des idiots de semeurs de zizanie, qui se croient plus malins que les autres, est conforme aux principes d’une stratégie élaborée qui nous fait dire que l’on n’a pas en face des caricatures de terroristes en sandales. À méditer.

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