C’est sur nos ruines que nous sommes parvenus à savoir qui nous sommes. Cioran
Chaque moment passé devant un écran- TV ou d’ordinateur- est source d’émotions multiples selon les contenus. Puis, devant un contenu inhérent à l’actualité politique française les yeux clignent chez quelconque personne entre guillemets » normale », puis le désarroi, le fou-rire nerveux, les premières tirades cyniques qu’on partage à plusieurs, et les inquiétudes quant à son avenir ainsi que pour celui des prôches nous entraînent dans un puits sans fond.
Idiocraty, c’est ce film prémonitoire de 2006 qui raconte comment après une expérience un gars au QI moyen se retrouve dans un futu prôche où les gens sont devenus franchement débiles…et où, via son QI, il deviendra l’homme le plus intelligent du monde. Mike Judge, le réalisateur, se serait inspiré d’une scène absolument incroyable mais hélas symptomatique de note époque: alors qu’il se serait trouvé en compagnie de ses filles dans une file d’attente à Disneyland Park, une altercation entre mères se serait produite et à Judge de faire le constat » qu’on est plus proche d’un plateau TV que de 2001, l’odyssée de l’espace.«
La perte de 3 à 4 points en QI- sur une décennie- est un sujet bien plus sérieux qu’un film aux runnings gags lourdingues. Toutes les pistes sont possibles: failles du système éducatif, programmes audiovisuels, perturbateurs endocriniens, couches de populations sous influences d’activistes communautaires/identitaires…
On est scotché, fasciné, répulsé, devant ce qui ressemble à s’y méprendre au casting d’une émission de télé-réalité hystérique au possible. Les comédiens protagonistes principaux et secondaires sont tellement mauvais qu’à côté les performances des acteurs de navets indiens passent pour oscarisables.
Nous avons hâte de voir, comme ci-dessous, une version française du Jerry Springer Show où nos » personnages préférés » en viendraient à se taper sur la gueule. Car n’en doutons pas, c’est l’avenir de la TV, du journalisme même, et l’auteur de ces lignes miserait volontiers un billet que Vincent Bolloré serait très séduit par le concept.
Le pire reste tous ces gens qui se comportent en supporteurs ultras d’une équipe de football et qui tournent autour de ces gens tels des mouches voletant près d’un étron de cabot. Trolls cherchant le remplacisme dans les pubs, Indigènistes adeptes de la Cancel Culture, Anti-5G s’agitant pour dénoncer un prétendu complot transhumaniste et panneaux publicitaires de l’hydroxycholoroquine, virilistes crétins imbus d’eux-mêmes, féministes attardées, antisionistes illettrés, pro-israéliens chtarbés, laïcards nostalgiques des Procès de Moscou…
Pendant ce temps tout part à vau-l’au, des lois sécuritaires et liberticides sont présentées sans honte par des élus, et on n’a pas vraiment mesuré le nombre d’années qui permettront un retour à la normal.


En 2017, celui qui reste le plus jeune président de la République Française à avoir été élu nous avait promis un Nouveau Monde qui effacerait les règles d’un Ancien Monde archaïque. La France mérite très certainement des réformes qui pourraient couper les ponts avec cette narration grandiloquente et pompeuse d’un passé historique romancé, et en même temps de préserver des acquis. Car, oui La France est là telle une vielle actrice qui se voit encore jeune au travers d’un miroir et qui se raconter des ces anecdotes d’antan qui ne disent rien à personne. Rien n’a vraiment changé depuis qu’on a décapité un couple royal. La Noblesse de l’Ancien Régime est remplacée par certains rebuts qui sortent de l’ENA, de Polytechnique, de la Centrale, des écoles de commerce, de St Cyr, voire même ce gotha de quelques familles ( Arnault, Lagardère, Bolloré) et, si on prend ce qu’on appelle les » communautés », par des individus souvent douteux qui appartiennent à tel ou tel clan et auxquels on a souvent plus donné un os à ronger qu’autre chose. Le Clergé, lui, est substitué par des clercs des trois religions qui sont plutôt médiatisés.

Mais voilà, comment un homme censé être aussi intelligent que l’actuel président de la République a-t-il pu être autant entouré de médiocres? Pire encore, la première affaire autour des jipouneries d’un collaborateur révélait que derrière un parti conceptualisé tel une start-up, une coquille vide qu’on remplit par des concepts, les vrais décideurs n’étaient en fin de compte ni les cadres, ni les élus, et encore moins les militants, mais des conseillers costumés dont l’illustration parfaite se trouve sous les gros vers de lunettes à cet individu gris comme ses costumes cintrés. On ne peut pas impûter ça qu’à celui qui loge actuellement au 55 rue du Faubourg Saint-Honoré. Déjà sous l’hyperprésident hyperactif sur ses talonnettes certains conseillers jouissaient d’avoir plus d’influence sur le chef de l’état que des ministres eux-mêmes. Cela s’est aggravé sous son successeur, le Président Normal qui ressemble un peu à un expert-comptable.

Ne pas dire que ce quinquénat a été un échec, c’est juste que ça n’a pas marché. L’hypercommunication par les réseaux sociaux a nourri en abondance l’hystérie semée par les extrêmes. L’exemple le plus révélateur est le cas de cette militante féministe doublée d’une auteure de romans érotiques écrits avec les pieds. Dès son premier jour de fonction, cette dernière a littéralement matraqué tout le monde avec des coups de com’ agressifs, trahissant ses anciennes compagnonnes de routes, mécontentant les féminazies, et fricôtant aujourd’hui avec les néolaïques qui lui crachaient à la gueule. Tout ce qu’elle a accompli ne lui a servi uniquement que pour se promouvoir elle et sa voix insupportable de petite fille fayoteuse. Son bilan est non seulement moins que médiocre, mais l’histoire derrière tout ça est que celle qui s’est auto-promue comme pionnière de lutte contre les formes de harcèlements endurées par les femmes…fait elle-même visiblement l’objet d’accusation de comportements odieux par d’anciens collaborateurs en burn-out. Puis bon la com’, c’est de la poudre aux yeux. Cette journaliste, par exemple, a été déboutée après trois ans de procédure pour mettre fin au cyberharcèlement exercé par une merde de néonazi planqué au Japon. L’ex-femme du forcené qui a récemment tué trois membres de la Gendarmerie, acte d’ailleurs salué par le néonazi de merde évoqué une ligne plus haut, s’est vu refuser ses plaintes à plusieurs reprises. On continue avec cette jeune femme qui s’est semble-t-il retrouvé à la rue à cause de certains idiots d’identitaires. Alors par-contre, la procédure marche lorsqu’il s’agit de la ministre qui se fait insulter ou bien de l’autre passionnaria de Casablanca qui se plaint des grimaces de l’autre ex-président misérable de Baraka City. Là, les dossiers ne traînent pas. Bien des gens vous le diront, mais la Démocratie est une question de moyens. Autrement dit, on peut s’en prendre à quelqu’un qui n’a pas les moyens de payer un avocat compétent, qui n’occupe pas de fonctions à haute responsabilité, ou du moins qui ne bénéficie pas d’un petit réseau.

Il serait intéressant d’établir un parallèle avec certaines boîtes où, lorsque vous évoluez à l’intérieur, vous vous posez des questions sur le fait que le crétin de X ait pu accéder à un poste à haute-responsabilité qui n’aurait jamais dû lui échoir, ou que vous doutiez sincérement que la morveuse Y soit parvenue à obtenir un poste supérieur- initialement réservé à une autre personne- sans user de certains « procédés ». De l’aigreur, de la rancune, de la jalousie, ou effet Dunning-Krüger, il y en a assurément parmi des employés d’entreprises. Cependant, le Management à la Française est une catastrophe en ce qu’il favorise aussi les copinages et les petites combines. Il n’est pas rare de constater que dans certaines boîtes des petits cercles se forment autour du directeur-général ou du manager-strategist-machin. L’ambiance est souvent délétère, avec des variations folkloriques ou autoritaires quand un des plus proches collaborateurs fait du zèle. Ce système de lêche finit souvent par écœurer les plus à même d’être les plus compétents. Et en ce qui concerne ce gouvernement, les meilleurs sont partis justement: collaborateurs, élus, et un même un Premier Ministre pardi!
Les plus zélés sont restés: donc aussi un ministre de l’Éducation Nationale qui monte un syndicat lycéen pour sa propre gloire; un Ministre de l’Intérieur qui se la joue cow-boy; ou même ce préfêt de la Police de Paris- passé par les rangs sandinistes- qui a cette lubbie de traiter chaque manifestation comme une insurrection armée.
Il faut reconnaître, en revanche, que le président de la République actuel sait comment y faire pour tuer ses opposants potentiels pour la prochaine élection. C’est pour ça qu’on le redoute le plus: face à lui, le désert.
