La dissolution ne fait disparaître ni les individus, ni les liens qu’ils ont entre eux.
Quand bien même feu Barakacity et désormais feu CCIF étaient détestables via les provocations de certains de leurs leaders, Marwan Muhammad et Idriss Sihamedi pour ne pas les citer, on peut néanmoins se poser des questions quant à ce qu’il y a pu avoir dans la tête de l’actuel et très médiocre Ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui, comme on s’en doute, n’a eu de cesse à valider des mesures liberticides portées aux nues par les syndicats de police les plus droitiers ( qui l’ont soutenu) ainsi que les chaudes recommandations de tout un pan de la droite dure et du Printemps Républicain.
Beaucoup verront dans les deux dissolutions une victoire essentielle de la Démocratie contre l’Islamisme. Une projection dans un futur plus sombre, et peut-être proche, où une formation d’extrême-droite remporterait les élections présidentielles, suffirait sans doute à faire comprendre ceci: les motifs des dissolutions invoqués dans les deux décrêts ne concerneront pas uniquement que les seuls activistes musulmans désignés comme islamistes.
C’est simple: avec les motifs invoqués dans les paragraphes des deux décrets on pourrait aisément procéder aux dissolutions de nombreux collectifs ou associations politisées.
» Considérant qu’aux termes de l’article L. 212-1 du code de la sécurité intérieure : « Sont dissous, par décret en conseil des ministres, toutes les associations ou groupements de fait : […] 6° […] qui, soit provoquent à la discrimination, à la haine ou à la violence envers une personne ou un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée, soit propagent des idées ou théories tendant à justifier ou encourager cette discrimination, cette haine ou cette violence ; 7° Ou qui se livrent, sur le territoire français ou à partir de ce territoire, à des agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger » ;«
Le 2°, le 3°, et le 4°, de la capture ci-dessus, pourraient déjà concerner aussi bien les Antifas que les groupuscules d’extrême-droite tels que les Zouaves, la Ligue de Défense Juive, ou l’Action Française. Le 5°, vu que nous ne sommes pas officiellement en guerre contre une autre nation, ça serait un peu difficile. Le 6° recevable pour Barakacity via certains tweets odieux de son président l’est aussi pour les groupes évoqués. Et quand au 7° il faudrait savoir su quoi ça s’appuie, sauf si affaire encore en cours traitée par les services de renseignement, ou sauf si on considère que les provocations d’Idriss Sihamedi soient considérées comme » agissements en vue de provoquer des actes de terrorisme en France ou à l’étranger » lorsqu’elles visent à titiller des abrutis de laïcards et autres guignols d’identitaires qui, eux aussi, pourraient un jour avoir envie de passer à l’action.
Seulement, par leurs statuts administratifs et par leurs actions médiatiques Barakacity et le CCIF ne s’inscrivaient pas dans une démarche similaire d’ un quelconque groupe de combat. Soft Power, oui il y avait.
» Considérant, en premier lieu, qu’en qualifiant d’islamophobes des mesures prises dans le but de prévenir des actions terroristes et de prévenir ou combattre des actes punis par la loi, le « Collectif contre l’islamophobie en France » doit être regardé comme partageant, cautionnant et contribuant à propager de telles idées, au risque de susciter, en retour, des actes de haine, de violence ou de discrimination ou de créer le terreau d’actions violentes chez certains de ses sympathisants ; que ce constat est partagé par l’Observatoire contre l’islamophobie du Conseil français du culte musulman qui considère que l’objectif de ce collectif « est de faire peur à la communauté musulmane et d’allumer le feu en permanence » ;
Considérant en deuxième lieu que, sous couvert de dénoncer des actes d’islamophobie, le « Collectif contre l’islamophobie en France » distillait, par la publication de ses propres statistiques ou ses dénonciations, un message consistant à faire passer pour islamophobe tout acte ou évènement mettant en cause des personnes de confession musulmane, n’hésitant pas, dans certains cas, à travestir la vérité pour accréditer ainsi dans l’opinion publique un soupçon permanent de persécution religieuse de nature à attiser la haine, la violence ou la discrimination ; qu’ainsi, ce collectif a notamment recensé comme « actes islamophobes » des expulsions d’imams appelant au djihad, la fermeture d’une mosquée utilisée comme centre de recrutement djihadiste ou encore une manifestation contre le déplacement, à Lyon, de M. B, connu pour avoir justifié la lapidation des femmes en expliquant qu’il s’agissait d’une forme de purification ; que, de même, le « Collectif contre l’islamophobie en France » a présenté, à plusieurs reprises et en travestissant les faits, des actes de violence entre particuliers comme des actions de représailles contre les musulmans, à la suite de l’attentat contre le journal Charlie Hebdo ;«
Le problème posé par le CCIF ( et bien d’autres, islamistes ou non) il est là. La question de la manipulation mentale aurait dû se poser en soi dès le lendemain du suicide collectif des membres de l’Ordre du Temple Solaire. Le CCIF, Idriss Sihamedi, Al-Kanz, Majid Messaoudene, Sihame Assbague, et tant d’autres, ont semé la psychose en de nombreuses occastion avant comme après les attentats revendiqués par des organisations jihadistes, nourrissant le récit- anxiogène- d’une islamophobie d’état qui serait égale en gros aux persécutions des Juifs, en se contrefoutant du traumatisme collectif, du ressentiment général, quand au contraire il aurait été de bon aloi de se remettre un peu en cause, voire de fermer sa gueule!
Les perquisitions aux lendemains des attentats du 13/11/2015 n’ont pas visé l’ensemble de nos concitoyens musulmans, mais des individus et des locaux d’associations estimés proches des milieux jihadistes, ou dont les activités sont entrées dans le collimateur des services de renseignement.
Autre reproche qu’on pourrait faire au CCIF est celui de tout mélanger. Ce qui a été bien décrypté par la journaliste Isabelle Kersimon, sans qui le Printemps Républicain- qui la dénigre constamment- n’aurait jamais pu exister en fait.
» Il faut savoir que le CCIF comptabilisait à l’époque comme «actes islamophobes» des faits aussi divers qu’une question posée à une jeune femme voilée lors d’un entretien à l’ANPE, des règlements de compte crapuleux, des vols relevant du simple droit commun, des propos jugés insultants et, beaucoup plus graves, des expulsions de prédicateurs violemment antisémites et appelant au djihad contre les infidèles et l’Occident, voire en lien avec des entreprises terroristes. » dixit Isabelle Kersimon.
Mais sont-ils les seuls à travestir et réécrire les faits selon une grille idéologique? Non! Inversément, lorsque des dépêches font des annonces faisant état de perquisitions et d’arrestations dans les milieux d’ultra-droite en raison de projets d’attentats terrroristes, que voyons-nous? Non seulement on voit des comptes anonymes- identitaires, pro-Israël, laïcards- rétorquer en gros « Pendant ce temps les islamistes sont tranquilles!« , voire même appuyer » que l’état est complice des islamistes« , mais nous voyons aussi des figures- politiques, activistes- diffuser franchement ou insidieusement ce genre de narratif, ou parfois de relativiser » Oui, mais combien de morts?!« . Au mépris des alertes données par la DGSI, par Europol, ou Interpol, nous avons même des chroniqueurs et éditorialistes qui se permettent de minorer une menace qui elle aussi est réelle. Est-il donc moins grave de tuer au nom de la préservation de la Race, de la Laïcité, que d’Allah?
Et de ce côté on assimile un peu tout au jihadisme: le tenant d’un restaurant qui met du Raï trop fort, la fille qui sort dans la rue en Caftan, le nombre moyens de Kebabs dans une ville, les règlements de comptes entre délinquants, les agressions physiques ou verbales dans la rue, lui qui refuse de serrer la main aux femmes, l’autre là-bas qui met un Hidjab, telle artiste qui fait une cover du Halleluaih de Leonard Cohen en Arabe, ou celle-là qui aurait dû s’appeler Corinne et non Hapsatou.
Autre exemple, et pas des moindres. Lorsqu’il se produit- hélas- des actes antisémites, nous avons en embuscade des activistes ultra de la cause Israélienne- Europe Israël, JSS, associations communautaires- qui vont jusqu’à répandre que la France est un pays culturellement antisémite, voire que le gouvernement serait antisémite, et on a plus que souvent des réécritures des faits avec des infox, des fake news, quand ça n’en profite pas pour diffuser purement et simplement du racisme anti-Arabe, Anti-Noir [ avec Dieudonné], ou même de l’ostracisme vis-à-vis de personnalité juives plus à gauche, ceci en se planquant derrière la lutte contre l’antisémitisme. Lorsque un chef d’état français ou un ministre des affaires étrangères parle par exemple de relancer le processus de paix, quitte à critiquer la politique israélinne, combien de fois avons-nous vu en retour ces mêmes activistes observer des réactions similaires à celles des supporters d’Erdogan: insultes, accusations délirantes selon lesquelles la France est pro-Hamas et voudrait génocider Israël; Combien de journalistes et de spécialistes, si contestables soient-ils, n’ont pas été pris pour cibles par ce qu’il faut appeler des campagnes calomnieuses? Combien de fois avons-nous vu la Shoah, la tuerie de L’Hyper Cacher, ou les affaires Knoll et Halimi, instrumentalisés à des fins politiques?;
Autres spécialistes du genre, les activistes de la Cause Noire. Entre certaines activistes tels que Mme Diallo qui, connectés à des journalistes de la presse étasunienne, sont sources d’inspirations d’articles mensongers selon quoi la France traite quasiment les non-blancs en Üntermenschen ou que la France souhaiterait mettre des codes-barres aux enfants musulmans. Entre la LDNA et son leader qui propagent un narratif victimaire fortement teinté de racisme à l’encontre des Blancs, des Arabes ou des Chinois, voire même une réécriture délirante de l’Histoire au profit des Noirs ( estimés comme la race supérieure). Parce que là aussi des réécritures avec travestissement de faits on en trouve.
Même chose avec les tenants d’une lutte contre la Christianophobie…qui sont en fait des figures d’extrême-droite œuvrant pour une contre-révolution abolissant l’IVG.
Et cette manie de relativiser ou de condamner, qu’on trouve dans les deux décrets de dissolution, on la trouve aussi chez d’autres.
Considérant que les publications du « Collectif contre l’islamophobie en France » ont généré, sur ses comptes ouverts sur les réseaux sociaux, des commentaires de la part des sympathisants et internautes qui constituaient par eux-mêmes une provocation à la haine, à la discrimination et à la violence ; que ces commentaires diffusaient ainsi des propos antisémites ou négationnistes, hostiles aux autres formes de croyance, et notamment aux chrétiens, hostiles aux francs-maçons ou encore des propos homophobes, sans que le président du collectif ni aucun autre responsable ne procède à leur retrait ou même à une quelconque modération des propos ainsi diffusés, alors même que le collectif disposait de nombreux salariés et a toujours démontré une réelle volonté de maîtrise de son image et de sa communication ;
Considérant que les comptes personnel Twitter et Facebook de son président M. D. ainsi que ceux de l’association « Barakacity » sont étroitement imbriqués, renvoyant les uns vers les autres ; que les messages publiés en ligne, depuis ces comptes provoquent de très nombreux commentaires hostiles à l’Occident, à la laïcité, aux francs-maçons ou encore aux musulmans qui ne partagent pas la conception de l’islam promue par l’association ; que beaucoup de ces commentaires sont ouvertement antisémites, plusieurs soutenant explicitement l’action d’Adolf Hitler ; qu’ont ainsi été publiés, entre 2017 et 2019, sur le compte Facebook de l’association « Barakacity » plusieurs messages qui ont provoqué de nombreux commentaires antisémites, des menaces de mort, des propos apologétiques de crimes contre l’humanité, des messages anti-chiites, ou encore des appels au meurtre ; qu’en septembre 2020, des messages publiés sur le compte de son président ont également généré des commentaires haineux, des menaces de violences ou des propos légitimant la mise à mort des apostats ;
En 2015, la cour de Cassation de Nîmes confirmait la condamnation de Julien Sanchez, maire de Beaucaire ( Gard), pour les propos racistes de tiers laissés sur sa page Facebook. Et effectivement, une cours de tribunal peut reconnaître votre responsabilité en tant qu’administrateur d’un blog ou d’une page pour des propos répréhensibles qui ne sont pas les vôtres.
Les buts du CCIF et de Barakacity étaient d’exercer un soft power à long terme sur des individus pas forcément d’accord entre-eux mais liés culturellement à l’Islam Sunnite. L’un prenant pour alibi la cause humanitaire, l’autre une défense civique de la Oummah. Sauf que les membres de ces associations ne font pas mystère de leurs appartenances à des rites dits rigoristes. Leurs actions, leurs coups d’éclats, leurs notoriétés, leur ont donc valu l’attention de beaucoup. Sur les fils commentaires de leurs comptes de réseaux sociaux on pouvait trouver aussi bien des individus partisans du Jihad ( pro-EI, pro-AQ) que des antisionistes pétés afficionados de Panamzozo ou de la galaxie Dieudonné, de pro-BDS plus pro-Hamas que pour la Paix, de quelques zozos proches du PIR…et aussi de laïcards, de nazillons, de pro-Israël, et d’identitaires, qui se complaisaient à venir provoquer. Et à celà on peut ajouter la quantité non négligeable de faux profils- crée par des idiots d’extrême-droite- qui ont déposé leurs crottes. Quant on a ce genre de public en provencance des égoûts de l’enfer, on évite par exemple de se la jouer Malcolm X en faisant des révélations chocs sur des figures laïcardes ( remember: » qu’en septembre 2020, M. D. a mis en ligne des messages incitant à la haine envers certaines personnes en désaccord avec ses positions en n’hésitant pas à publier également leurs photos, leurs coordonnées téléphoniques et leur adresse, dans le but de les exposer à des actes de violence ou de représailles, à l’instar ce qui s’est passé récemment, s’agissant de l’attentat survenu à Conflans-Sainte-Honorine, le 16 octobre 2020 » ).
Mais voilà, si on doit dissoudre toutes les associations et sanctionner tous ceux dont les murs regorgent de commentaires très haineux alors je crains qu’il ne resterait plus grand chose. À commencer par le mur du chef de l’état ou du Ministre de l’Intérieur qui trouve une occasion inespérée de se sauver la face après son échec dû à l’affaire Michel Zecler. Appliqué comme tel, ici, on aurait de quoi dissoudre l’ensemble des partis politiques de France et de Navarre. Mais pire, puisque maintenant c’est vu, su, et entendu, qui ne nous dit pas que demain, exprès pour se venger, des barbus n’en viennent pas à prendre ce prétexte pour traîner en justice une personne en désaccord avec leurs idées, extrémiste ou non. Qui ne nous dit pas qu’un collectif de cathos tradis, exprès pour peser, ne traduira pas en justice une auteure féministe parce qu’on trouve des propos orduriers parmi les commentaires de ses coms ou de ses tweets.
C’est assurément une porte vers l’enfer. Plus vicieusement, X voulant nuire à Z peut très bien là demander à Y- qui s’y connaît en informatique- de créer une batterie de trolls et d’aller exciter les supporteurs de Z via des propos racistes. Puis X joue les vierges effarouchées et fait condamner Z par l »intermédiaire de V président d’une association militante.

Concrètement, ça peut vouloir dire aussi qu’on pourrait fermer les firmes françaises de Facebook et de Twitter.
Concrètement aussi, si le prochain chef de l’état a pour intention de transformer la France en un état totalitaire…il ou elle a déjà l’outil juridique pour le faire.
Les deux décrets de dissolution ont ce défaut d’être quasi-illisibles et d’être fourre-tout.
Considérant, en premier lieu, que de nombreux dirigeants du « Collectif contre l’islamophobie en France », anciens comme actuels, sont les tenants d’une approche radicale de la religion musulmane pouvant être qualifiée d’islamiste ; que le collectif entretient de nombreuses relations avec des penseurs ou prédicateurs affiliés à l’islam radical, dont l’un justifie la lapidation, le sida en tant que punition divine pour les comportements déviants et diffuse des théories complotistes dans le but d’attiser la haine et la violence à l’égard des non-musulmans, en particulier des juifs ; que de même, entre 2012 et 2015, le collectif a organisé des galas destinés à trouver des financements pour l’association, auxquels ont participé des individus connus pour leur appartenance à la mouvance radicale ;
Considérant, en deuxième lieu, que plusieurs responsables ou membres du « Collectif contre l’islamophobie en France » entretiennent des relations avec des figures de l’islam radical, dont certains membres de la mouvance djihadiste ou ayant combattu en Syrie dans les rangs d’Al-Qaeda ; que le collectif a fait la promotion publique des interventions de M. B, connu pour ses propos antisémites et homophobes et interdit de séjour en France ; qu’en 2020, le collectif a fait à plusieurs reprises la promotion de M. D, auteur salafiste, prônant un islam révolutionnaire en rupture avec la démocratie élective, membre fondateur de l’association « Anâ Muslim », connu pour ses liens avec de nombreuses personnes et organisations prônant le djihad armé ; que le collectif a également apporté son soutien à l’association dénommée « Barakacity » et à son président, alors même que ce dernier a soutenu le terrorisme, la mort en martyr et les attentats contre Charlie Hebdo, faits qui, parmi d’autres, ont conduit à la dissolution de l’association qu’il présidait ;
Considérant enfin que le président de l’association « Barakacity » entretient des relations avec d’autres associations appartenant à la mouvance islamiste radicale, qu’il s’agisse de structures islamistes en Europe ou de groupes djihadistes, et avec d’ex-membres d’associations aujourd’hui dissoutes pour leur implication dans cette mouvance à l’instar du président de l’association Sanabil qui a référencé en « favoris », sur son compte personnel Facebook, l’association « Barakacity » ; que l’association « Barakacity » a d’ailleurs bénéficié de dons de personnes impliquées dans des faits de terrorisme, dont notamment l’auteur de l’attentat contre deux policiers à Magnanville commis le 13 juin 2016 ; que la circonstance que ces donateurs radicalisés aient choisi de financer cette association est également de nature à démontrer les liens qu’elle entretient avec la mouvance islamiste radicale ;
Alors, on vous a vu parler à A qui est lié à B et B il a parlé à C qui est un tueur en série. Vous êtes donc un tueur en série. Cette méthode, le sophisme par association, est très prisée des militants politiques contemporains qui cherchent constamment à ranger les gens dans des cases. D’ailleurs, certains fans de Sihamedi n’hésite pas à vous qualifier de sioniste quand d’autres- ceux du Printemps Républicain- vous traite de Pro-Erdogan. Ce qui par exemple constituerait une preuve serait un document établissant qu’il y ait bien un hawala destiné à une personne impliquée dans une organisation jihadiste. Et non pas » On vous a vu parler à lui« . Ou bien » Lui, ben il a mis la page de votre association dans l’onglet favoris« . Et encore moins l’inverse, soit le don d’un personne qui a été à l’orgine d’un attentat odieux ( Magnanville) car êtes-vous, vous en tant que président d’une association, censé connaître tous les agissement de vos milliers de donateurs?
Toutefois, ça n’empêche pas naturellement de critiquer les deux entités concernées pour leurs liens avec des figures qui sentent le souffre. Voire ces liens donneraient avoir envie de les envoyer se faire foutre, au sens propre comme au sens figuré, ce qui aurait été plus pertinent plutôt qu’un projet de loi bidon sur le Séparatisme.
Mais il est quand même effrayant que ce qui ressemble à un délire à la Mohamed Sifaoui puisse avoir été pris comme motif de dissolution. Encore une fois, une formation extrémiste au pouvoir peut avoir recours à ça pour justifier des repressions de masses. Ou, là, de véritables idiots peuvent recourir à ce genre de procédé douteux afin de lancer un remake de la chasse aux sorccières façon McCarthy. Ce qui constitue l’implication d’un tiers dans un projet terroriste c’est la preuve, un document, une séquence d’écoute téléphonique, une capture d’écran, mais non pas » On vous a vu avec machin. Trucmuche- violeur sanguinaire- eh bien il vous a mis dans l’onglet favoris!« .
Oussama Ben Laden adorait les chansons d’Enrico Macias. Faut-il embastiller ce chanteur pour appartenance à Al-Qaida?
« qu’en 2020, le collectif a fait à plusieurs reprises la promotion de M. D, auteur salafiste, prônant un islam révolutionnaire en rupture avec la démocratie élective, membre fondateur de l’association « Anâ Muslim », connu pour ses liens avec de nombreuses personnes et organisations prônant le djihad armé« , parlerait-on de ceci?
Ensuite, Sihamedi a effectivement tenu à l’encontre de Charlie Hebdo des propos dégueulasses » « Puisse le Seigneur augmenter à 2000 degrés les flammes de leurs tombes » et » « Qu’Allah maudisse Charlie et ENFLAMME leurs tombes à la chaleur du soleil !! » » en contexte de republications des caricatures du Prophète. Ce type adore jouer la provocation, comme ici lorsqu’il fait référence aux propos de Khalid Ibn al Walid, qui seront repris par Ben Laden, Mérah, et bien d’autres jihadistes: » Aimer la mort plus que la vie.« .
« En qualifiant d’islamophobe des mesures prises dans le but de prévenir des actions terroristes, le CCIF doit être regardé comme partageant de telles idées« …Wahou!!! C’est de la bonne, les gars?!
Le CCIF et Barakacity sont-ils les seuls à être en liens étroits avec des mouvances extrêmes? Et là, encore non! Certains collectifs qui donnent des leçons de morale en s’appuyant sur des drames, des faits divers, ou des choses effroyables, sont aussi en liens avec des individus néfastes: c’est le cas du CRAN avec la LDNA ou ce qui tourne autour de Dieudonné et Kémi Séba; le CRIF, qui a à sa tête des anciens du très progréssistes Betar, est en lien via la SPCJ avec la Ligue de Défense Juive, et indirectement avec le très droitier Gilles-William Goldnadel qui est en liens avec Damien Rieu et Génération Identitaire ( laquelle cultive des liens avec le très » philosémite » Bataillon Azov).Si on joue à ce jeu, on pourrait même mettre LREM sur le banc des accusés vu que ce parti comporte en son sein des individus liés à des extrémistes écolos, féministes, ou à très à droite.
Considérant qu’en 2012, en réponse à la publication de caricatures par le journal satirique Charlie Hebdo, le « Collectif contre l’islamophobie en France » a publié des dessins de M. C, connu pour ses positions antisémites, mettant ainsi sur le même plan, d’une part, des caricatures antisémites ou négationnistes et, d’autre part, des caricatures satiriques publiées par ce journal ; que certains membres du collectif, dont son porte-parole, ont participé es-qualité à des rassemblements militants interdits aux blancs ou aux non-musulmans, contribuant ainsi à légitimer cette démarche ;
Qui est M.C? Carlos Latuff? Zéon?
Ce silence à props de la concurrence victimaire que se livrent des associations, collectifs, et personnalités communautaires, nous sommes en train de le payer. Cette lâcheté des élus politiques qui ont sacrifié l’intérêt général au profit de leurs ambitions de type électoralistes, plus le nombre de scandales politiques, se répercute au travers des tensions entre individus de différentes origines. Où la République Française reconnaissait les individus et non les Groupes, les élus ont trahi cet état d’esprit.
De quoi s’étonne-t-on ici? Le CCIF est dans son droit de goûter très peu aux caricatures de Charlie Hebdo. Là, il était plus dans l’idée de choquer les gens ou de faire un comparatif avec des caricatures dégueulasses visant les Juifs. L’entreprise, oui, elle est malhonnête!
Est-ce que Charlie Hebdo est un Der Stürmer de notre temps?
Ici, caricature de Charlie Hebdo.
Ici, caricature de Riposte Laïque.
Entre les deux, sauf si vous êtes de mauvaise foi, on est vite fixé quelle est la caricature qui est rééllement islamophobe et celle qui ne l’est pas ( parce qu’en fait elle se moque via un jeu de mots des affaires de mœurs d’un certain prédicateur mégalopmane). On peut trouver que Charlie fait dans le facile, qu’il a souvent multiplié les unes envers l’Islam ou vis-à-vis des musulmans, et qu’il aurait dû, oui, faire de même avec d’autres. Cette manie de toujours se comparer au sort des Juifs qu’ont certaines associations ou certains mouvements politiques est malaisant. Et cette constante de vouloir être Juif à la place du Juif n’est d’autant pas rassurante car elle est validée par un pan de la gauche dite progressiste.
D’un autre coté, et c’est le bât qui blesse, mais il faut avouer que ces dernières années on a eu la sensation qu’il y aurait comme une hiérarchie dans le foutage de gueule depuis au moins la première affaire Dieudonné. Qu’on peut se moquer des islamistes, voire de l’Islam et des Musulmans tout court, au nom de la liberté d’expression. Le beauf qui vote Le Pen, n’en parlons pas. Par-contre, qu’il ne faudrait pas trop se moquer des personnes LGBT, des Noirs, des Juifs, ou des femmes battues. Cela justifiait-il pour autant un tel recul de la liberté de rire?
Et justement, l’attentat de Charlie Hebdo- ainsi que ce qui est arrivé à Samuel Paty- est aussi une résultante de cet état d’esprit communautarisant, où parce qu’on juge qu’une pièce de théâtre, un film, un roman, ou la déclaration d’un tel, serait insultant à l’égard d’une communauté idéalisée, alors de suite on se met à crier au loup. Ce qu’il s’est passé avec Sefrioui concernant M.Paty devrait plutôt nous mettre la puce à l’oreille. Il est assez récurrent de voir d’autres activistes brandir l’accusation d’islamophobie pour calomnier, pour intimider. Procédé qu’on retrouve chez d’autres militants de certaines causes: lutte contre le racisme, lutte contre l’antisémitisme, lutte contre le sexisme…ou bien encore chez une certaine Zineb qui a toujours cette manie de livrer à la vndicte populaire tout contradicteur ou contradictrice.
Car si Darmanin croit que c’est en s’attaquant aux seuls activistes musulmans identitaires qu’il va règler le problème, il peut se mettre un doigt dans l’œil. Le problème, c’est la réaction des gens. Le problème, c’est aussi cette dictature de l’émotionnel, du clash, et du buzz, qui empêche d’avoir des débats sereins.
Quant aux participations de certains à des rassemblements interdits aux personnes non-racisées ( Les Blancs) n’était-ce point là une occasion de les envoyer promener ensuite juste au cas où ils perméttaient des envolées moralisantes?
Puis viennent les bourdes:
On signalera donc que, en 2018, le territoire de l’Organisation État islamique ne se réduisait plus qu’à deux pôches :Hajin et Baghouz. Il faudra nous expliquer comment quelqu’un dont l’association avait à ce moment-là les fonds gelés en raison d’une enquête administrative, et peut-être même les siens qui sait, aurait pu se rendre dans une des deux zones sans que ni la DGSI, ni la DGSE, ni les checkpoints des Kurdes ( surtout eux), ne s’en apperçoivent? Surtout lui, lui qui est suivi à la trace médiatiquement parlant.
C’est comme le coup de voir Fabien Clain apparaître sur une photo prise en 2016- lors d’un forum au Bourget- en compagnie d’un imam assez sulfureux…alors que quelques mois auparavant sa voix était identifiée comme celle revendiquant les attentats du 13/11/15, et qu’en 2016, « en théorie », puisque inscrit sur liste noire des services de renseignement, le même Clain devait plutôt se dissimuler pour éviter les frappes des drones de combats. Il avait peut-être le don d’ubiquité, qui sait.
On ne sait si il faut rire ou pleurer devant autant d’amateurisme. Si Sihamedi devient un équivalent light d’Anjem Choudary- car il a la voie pour lui depuis que Ramadan est hors-jeu- on ne pourra même plus en en vouloir à ceux qui l’auront conforté dans cette voie…Ce sera déjà trop tard!
Pour conclure, la dissolution n’est pas sans inconvénients. D’une part, ainsi que c’est dit dans l’intro, elle ne fait pas ni disparaître les individus, ni les liens entre eux. A minima c’est juste censé empêcher les mêmes individus de se regrouper sous un autre nom- bien qu’il y ait un loupé avec les troupes de Benedetti et Gabriac. Deuxio, et c’est ce qui est le plus redouté par les professionnels du renseignement, les profils les plus aptes à passer à l’acte deviennent plus difficiles à suivre quand ils ne finissent pas perdus dans la nature ( voir cas des membres du Bastion Social dissout qui se réorganisent autrement).
En gros, la dissolution…ça ne sert à rien! Dissoudre n’est point résoudre!
Une réflexion sur “Dissoudre n’est point résoudre”