Rien à voir avec l’Américanisation des Mœurs mais une coïncidence veut que jusque au milieu des années 90 le Soccer ( comme ils l’appellent là-bas) était considéré comme un sport pour filles.
Dans ces mêmes années 90 le football était encore vu, en Europe, comme un sport de mecs avec taux de testostérones élevés. On avait beau détester Ginola, trouver que Cantona était caractériel, que les Italiens devenaient de vilains tricheurs dans les trente derniers mètres, que les Allemands étaient brutaux, que les Hollandais étaient ( et sont toujours) quelque part des brésiliens maudits, il y a une chose qu’on ne pouvait pas leur reprocher: ils mouillaient leurs maillots et on entendait très peu parler d’eux en dehors des matches.
Sans vouloir refaire du Zemmour qui ne connaît rien ( parce que comparer Platini à Zidane (!!!) – qui doit avoir le tort d’être « Arabe » aux yeux de ce monsieur dont la montre s’est arrêtée en 1962) quelque part, oui, c’était mieux avant.
Trois choses ont tué le Football d’antan.
La première des choses qui a tué ce football d’avant est l’Arrêt Bosman. Avant, il y avait de la place pour les petits clubs formateurs et même les grandes équipes pouvant se payer des stars ( 45 millions de Francs) se cantonnaient à n’avoir que trois joueurs étrangers. De dix-neuf à vingt-quatre ans un attaquant servait souvent de remplaçant ( dans les vingt dernières minutes ça pouvait faire mal), explosait entre 25 et 27, et finissait sa carrière tranquillement. L’Arrêt Bosman concerne un jugement rendu par la Cour de Justice des Communautés Européennes, laquelle a estimé le système de quotas instauré par l’UEFA contraire à la libre circulation des travailleurs européens entre états membres. L’ouverture des vannes a eu pour conséquence de voir lesdits clubs formateurs pillés ( Ajax, A.J.A, Nantes, Bruges, Anderlecht) et de voir les grands clubs de ce monde raffermir leur leaderships.
En second, viennent ces transferts aux montants faramineux et indécents eu égard aux petits clubs de football amateurs qui font face à des difficultés économiques ( et pour ne pas dire injurieux vis-à-vis des individus qui crèvent de faim).
La troisième chose est…David Beckham, ou phénomène à l’origine de l’introduction du mâle de type métrosexuel dans les mœurs occidentales post-industrielles. Cet excellent tireur de coups francs aura été le premier joueur-marque de l’histoire, tant que sa fortune s’est plus acquise sur des contrats publicitaires que sur les salaires touchés au cours de sa carrière en dents de scie. C’est aussi à ce phénomène Beckham que nous devons l’image du joueur-mercenaire un peu Hipster sur les bords et totalement égocentrique qui oublie qu’il joue dans une équipe ( au niveau pro, c’est grave!).
Les identités des clubs chamboulées, les fédérations englués dans des scandales de corruption…ne reste plus que des vestiges: le Jeu Argentin en style partie d’Echecs, la Premier League anglaise ancrée dans son Fighting Spirit légendaire, la Mannschaft redevenue plaisante à voir jouer, quelques extraterrestres ( Messi, Hazard, Neymar, Pogba, Robben, Alaba, Nainggolan), et puis c’est tout…
Parallèlement, fallait un peu s’y attendre, l’intérêt pour le football féminin a pris de l’essor. Comparé à d’autres sports collectifs tels que le Basket, le Volley, ou le Handball, qui ont mis en valeur très tôt leurs joueuses car nettement moins concernés par des objectifs quantitatifs, le Football apparaît comme réac’. Le salaire d’une joueuse de foot pro tourne entre 1500 euros et 3000 euros par mois, quand celui d’un joueur entre dans la catégorie des cinq ou des six zéros. Certes, le niveau des joueuses pro sélectionnées en EDF équivaut à celui de leurs homologues masculins tournant en National. Mais force est de voir qu’elles font honneur à leur discipline, et que si physiquement elles ne valent pas les hommes, elles restent toujours techniques, fluides, et…savent au moins parler correctement devant une caméra.
Et on n’entend pas parler d’elles lors de faits divers. Vouloir les mettre au même niveau salarial que les hommes est une bêtise, car au regard de la morale ce serait plutôt l’inverse qu’il faudrait faire- quand on sait aussi que des gymnastes finissent bousillés à 20 ans contre des salaires ingrats!
Non, l’équipe de France féminine ne peut pas battre son équivalent masculin ( quoique au regard de ce qu’on a vu contre la Belgique et l’Albanie…). C’est déjà bien qu’on ait évité la dérive ci-dessous qui concerne le football américain féminin