Hollywood est-il en panne d’inspiration?

« Le problème, ça a toujours été les studios. Au commencement [d’Hollywood] les boss des studios étaient des créatifs. Ils prenaient des bouquins et les adaptaient au cinéma, ce genre de choses. » Puis « les grandes corporations sont entrées en scène. Elles ne connaissaient rien au business des films« , et donc « les studios changent constamment d’avis sur tout. Ils n’ont ni imagination ni talent« . George Lucas ( dixit l’homme qui nous a pondu une deuxième trilogie Star Wars, somme toute moins que médiocre, par-dessus une première qui était magistrale!).

La magie du cinéma.

Les USA n’ont que deux-cent-trente-huit années d’existence. Hollywood a été fondé, en majeur partie, par des descendants d’immigrés européens. Rechercher une orientation politique- Démocrate ou Républicaine- aux studios Hollywoodiens serait pure perte de temps: c’est bien simple elle obéit à une logique typiquement américaine qui consiste à se faire bien voir des grandes institutions de son pays et à atteindre le plus grand nombre de spectateurs, un peu comme un bon fils de famille protestant qui ne veut pas décevoir ni ses parents ni sa communauté paroissienne. Les artistes, en revanche, c’est une autre paire de manche, puisque si les acteurs composaient une ethnie elle serait sans doute la deuxième après les Noirs Américains à voter Démocrate comme un seul homme, à quelques exception près où les pro-républicains sont souvent de tendances libertariennes ( Clint Eastwood, Kurt Russell, Stallone, Schwarzenegger) mis à part le cas de Bruce Willis ( qui fut pro-Bush) ou de Chuck Norris la parfaite caricature du nationaliste américain croyant en Dieu ( et par-dessus tout anticommuniste primaire).

L’anticommunisme de type reaganien a marqué les esprits. En tête des curiosités nous avons l’Aube Rouge ( Red Dawn) de John Millius, right-wing anarchist célèbre pour son ralliement à la cause des armes à feux. L’Aube Rouge ( 1984) met en scène l’invasion des U.S.A par le bloc de l’Est allié à Cuba. Le remake de l’Aube Rouge ( 2012) devait au départ planifier l’invasion des USA par la Chine, oups, incident diplomatique, et finalement…l’invasion est planifiée par la Russie aidée de la Corée du Nord…

Il en serait autrement si les acteurs, scénaristes, ou réalisateurs, avaient le dernier mot. Ce sont, et hélas, les pontes en tête des studios qui décident si tel ou tel projet est  » bankable ».Ce n’est pas un scoop. En revanche, avec l’arrivée du DVX, du streaming, et de la Crise, leurs productions perdent en chiffres d’entrée ( Box-Office). Par-contre, ça n’a jamais été trop dit, mais leur principale source de revenu reste les produits dérivés d’une production ( t-shirts, casquettes, ustensiles, costumes, posters) qui vont  » impacter » un public pré-défini et cela explique pourquoi maints spectateurs attendant du grandiose sont déçus par lesdites productions.

Le cinéma devenant très cher, on se reporte plus facilement sur des séries.

On parle du cinéma dit Indépendant? Le dernier mot reviendra à des distributeurs!

Le constat à faire est que l’industrie Hollywoodienne est en perte de vitesse, à même la puissance déclinante de son pays qui se heurte aux mutations géopolitiques provoquées par ses soins. Pis que ça, Hollywood n’enchante plus. Hollywood est devenue à l’image d’une actrice jadis resplendissante qui recherche une jeunesse éternelle via défiguration au Botox. Ses vieux films en noir et blanc restent magistraux pour quiconque à un œil de cinéphile, car ceux-ci mettaient en valeur les jeux des acteurs.

L’ascendance européenne d’Hollywood est pratiquement à plus de 50% à l’origine des thématiques mises en scènes, si on excepte les narcofictions ( Traffic, Danger immédiat, Requiem for a dream), les Crime Thriller ( Seven), les Rape and Revenge ( I Spit on your grave), les productions horrifiques ( La colline à des yeux, les Saw, Scream, les Freddy, Vendredi 13, ou les Massacre à la Tronçonneuse), les productions de type communautaires cherchant à refléter les turpitudes de personnages actifs au sein de leurs communautés ( Seinfeld, Queer as folk, Cosby Show) ou encore quelques drames intimes qui se déroulent dans les bourgades recluses…Quoique la manière de filmer dans certaine est quasiment  » européenne » ( images soignées, couleurs froides, personnages retenus).

L’histoire des 300 Spartiates revisitée par Frank Miller et adaptée par Zack Snyder. Si le film a eu un succès populaire, il est pour le moins détesté dans le monde intellectuel et en Iran ( à cause de la représentation de Xerxès). Et encore une fois le très réactionnaire Frank Miller prouve qu’il confond un peu tout « politiquement parlant », ainsi que le font beaucoup d’américains persuadés que l’Iran est le pays du mal ( alors que l’Arabie Saoudite et le Qatar sont à leurs yeux des alliés!). L’origine Toponymique d’Iran vient d’Aryanam Vaejah, qui signifie Domaine des Aryens. Aryens veut dire noble en Sanskrit. Les Aryens, qui n’avaient rien à voir avec la race fantasmée par Hitler, étaient un peuple vivant entre l’actuelle Inde, l’actuel Iran, l’actuel Ouzbékistan, et dont les origines obscures font débat. Une partie d’entre-eux auraient migré en Occident et en Afrique du Nord. Toujours est-il que nos historiens situent l’origine des européens dans la Vallée de l’Indus, ce qui donne le terme « Indo », et qu’à l’époque il ne devait pas trop y avoir de différence physique entre Perses, Spartiates, ou Athéniens ( puisque issus du même groupe ethnique). D’autant que les Perses furent, eux, envahis par les armées Omeyades et soumis au sunnisme- mais leur Zoroastrisme culturel persista à travers les âges. Dernière chose: il semblerait que le peuple qui, culturellement parlant, se rapproche le plus des Aryens soit…les Roms.

Ci-dessous l’adaptation de L’étrange histoire de Benjamin Button, de Francis Scott Fitzgerald, qui raconte la vie d’un homme qui nait vieux pour finir bébé.

Quid des films de superheros souvent décevants comparés aux comics originaux? Si l’on fait bien attention tout personnage chez DC correspond à une représentation moderne ( inconsciente) d’une figure mythologique- Superman, incarnation du demi-dieu solaire débordant de vitalité. Wonder Woman, ou l’imagerie de la féminité virile des Amazones portant des valeurs Athéniennes. Flash, personnage syncrétique entre l’esprit vif des étudiants américains et Hermès.  Moins conservateur que son rival Marvel puise dans l’Histoire. Comment ne pas voir un lien chez les X-Men entre les Luttes pour les droits civiques des noirs américains ( le X) et les persécutions nazies ( les lois ségrégationnistes dont sont victimes les mutants). Hollywood fait fi des thématiques et des relations complexes entre personnages mis en surbrillance par les auteurs de Comics. En tête le Civil War opposant les héros de Marvel en deux camps après un carnage causé par Nitro- où les Pro-Registration  en faveur du dévoilement de l’identité de chacun emmenés par Iron Man vont affronter les Anti dirigé par Captain America ( plus nationaliste tu meurs, et pourtant), et c’est une allégorie à la bataille qui opposât partisans du Patriot Act aux opposants- où on assiste à des alliances improbables, comme en politique.

Cependant, le manque de génie soulignée par George Lucas s’illustre sans doute par les reboot en série à venir. Ainsi, les studios étaient fiers de nous annoncer un reboot de la franchise Highlander ( à en perdre la tête!). Mad Max, Escape from New-York, Kickboxer ( avec Dave Bautista dans le rôle de Tong Po!!!), Gremlins, Terminator, Ghostbuster, Hitman, Poltergeist, Ghost in the shell, The Crow, Stargate, sont les projets annoncés qui rendent sceptiques les fans des versions originales et n’enthousiasmant pas des masses les nouvelles générations dont les smartphones font que tout produit dépassant dix minutes d’ancienneté ne vaut plus rien.

Un remake est une nouvelle version d’une œuvre cinématographique passée. Un reboot vise la remise à neuf d’une franchise, avec de possibles séquelles ou préquelles ( ce qui s’est passé avant).

C’est ironique que ce manque d’originalité soit souligné par George Lucas, lui qui a surfé sur la vague de sa première trilogie Star Wars.

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