Deux siècles auparavant Victor Hugo prenait le pari de défendre la Liberté de la Presse. Il est vrai que dans certaines contrées de notre globe terrestre rien que le fait de critiquer la version officielle d’état peut vous valoir d’être enfermé pendant une période indéfinie dans un espace restreint avec les animaux nocturnes et l’insalubrité pour compagnons constants. Toutefois, on peut déjà douter de la liberté des journalistes en France eu égard à la quasi-totalité des informations abondant dans le même sens, eu égard au peu d’exercice critique auxquels se livre nos détenteurs de carte de presse ( surtout envers les puissants), et eu égard au nombre des sujets tabous qu’on met de côté au nom de la Laïcité galvaudée ou de pseudo-idéalisme républicain qui est le leitmotiv d’une aristocratie détestable.
Soyons honnêtes…La plupart de ceux qui pestent après la presse voudraient lire et entendre des infos qui abondent dans leurs sens à eux.
Le Front National tire une bonne partie de sa force de ses rapports conflictuels avec la presse. Si on décrypte bien son discours ce parti s’est toujours considéré différent des autres et son traitement par les médias ne fait qu’appuyer ses dires. Or, il aurait suffit que les journalistes réserve à ce parti un traitement similaire aux autres formations politiques et cette attitude arrogante observée par ses hauts-cadres passerait pour dérisoire.
Avec l’outing d’un de de ses hauts-responsables fait par un magazine de caniveau on ne fait pas que toucher le fond, depuis l’arrivée de la télé-réalité on est dans les Abysses, c’est aussi un indicateur du niveau d’irrespect atteint. Rien d’étonnant. De tout temps les gens ont prêté leurs oreilles pour entendre des ragots croustillants et s’en réjouir pour mieux y faire allusion pendant des conversations grivoises ( la Tradition voulait qu’on fisse semblant de s’indigner dès lors que ces mêmes faits, connus de tous, étaient étalés sur des gazettes ou répétés par les autorités officielles).
On glisse vers ce genre d’époque. Aussi avec l’arrivée des réseaux sociaux c’est encore plus compliqué de parler de vie privée.
Les Dissidents idolâtres de LLP ou de Soral, voire proche de Civitas, se font sous couvert d’une lutte contre la pédophilie les hérauts d’une Police des Braguettes alors que la plupart- entre quatre yeux- viennent chercher leurs doses de voyeurisme et finissent par se faire bourrer le crâne de sornettes qui à 99,99% n’ont rien à voir ( et jettent un discrédit total qui fera que n’importe quel quidam voulant alerter l’opinion sur une affaire sera taxé d’extrême-droite).
Dans le dernier roman de James Ellroy, Extorsion, le personnage principal, Fred Otash, grand-père spirituel d’Elfassi, explique les mécanismes pervers du puritanisme: » Confidentiel présageait l’infantile Internet. Nos raclures de racontars à nous étaient d’un réalisme répugnant. Les blogueurs hâbleurs d’aujourd’hui et leurs révélations renversantes? De foireux froussards, tous autant qu’ils sont. Nous on salissait les studios de ciné et on flinguait les flibustiers de la politique pas propre. On a inoculé à l’Amérique le venin du voyeurisme et on l’a rendue accroc à cette drogue diabolique. On a crée la culture des médias modernes, ceux qui racontent tout.«
Alors faut-il jeter aux chiottes cette immondice qu’est la presse people? Le problème est plus profond. Si l’économie à pour règle standard l’offre et la demande, et que Closer parle plus de potins que de la tectonique des plaques c’est parce qu’il y a eu des études de faites. Cela signifie aussi que pour soulager leur curiosité morbide les gens se foutent constamment de la Loi, qu’ils acceptent pleinement qu’on puisse la bafouer du moment que ça leur permettent de jouir ( consommer c’est jouir, c’est assouvir ses perversions), et c’est-à-partir de là que s’opère les nivellements par le bas qui font monter en puissance des personnalités mégalomaniaques.