En ces temps où on cherche à passer du parfum par-dessus des relents de souffre on a tendance qu’à se fixer sur ce que l’actualité définit comme instant présent. Forcément, tout s’enchevêtre. Ici, il n’est pas question directement d’une certaine affaire qui défraiera la chronique pendant un court laps de temps avant que quelque chose d’autre, qui puisse faire la une, soit traité de façon à capter les attentions.
Il est question, plutôt, de ce que l’on a autorisé vingt ans auparavant.
Ceux qui étaient encore trop jeunes à l’époque ne peuvent pas vraiment mesurer les conséquences du Mitterrandisme sur les médias.
En France, quelque soit les âges, les dirigeants ont toujours éprouvé ce besoin de dominer, de pouvoir exercer leur contrôle. L’ORTF, visiblement, a servi de moyen de contrôle étatique, et la censure exercée confinait dans la pièce des Enfers les bobines de films jugés trop licencieux ( même dénomination pour la pièce du Vatican qui accueille encore aujourd’hui les livres olé-olé) pour le public ( imaginez ô combien auraient été choqués nos compatriotes de voir le Général se moucher!!!). Notons que le seul homme politique d’aujourd’hui qui propose de revenir à une étatisation de la Télévision est François Asselineau, qui invoque les conséquences néfastes de la Télé-Poubelle et de certaines séries US ultra-violentes, et malgré tout le respect qu’on doit à cet homme qui a le mérite de porter une voix dissonante dans ce paysage politique où les chants sont monocordes ce serait une belle connerie erreur de revenir à ce genre de système ( on m’objectera qu’il y a des journalistes achetés, mais certains ont payé de leurs vies pour s’être battus pour plus de liberté d’expression). L’ORTF, cette horreur, sera démantelée en 1974, et naîtront alors l’INA ( Institut National Audiovisuel), Antenne 2, FR3 ( France Région 3), ou malheureusement à- Télévision Fétide 1 Télévision Française Un (connue sous l’acronyme TF1).
Sous Mitterrand, c’est bien simple, on a assisté à la libéralisation des FM. Un mal pour un bien, ou un bien pour un mal. Le PS au pouvoir a cherché, absolument, à avoir la jeunesse sous sa croupe ( ce que ne réussira jamais la droite Chiraquienne!). Notamment, Jack Lang avec la Fête de la Musique. Les jeunes, on le sait, figure pour être les plus manipulables politiquement parlant. Comme ils sont à l’aube de leurs vies on peut leur foutre n’importe quoi dans le crâne, à condition de s’adapter à l’air du temps. Contrairement à ce que peuvent véhiculer certains tenants du conspirationnisme l’explication est sociologique, purement sociologique. Souvenons-nous qu’après Mai 68 c’est Giscard qui avait remporté la bataille et que beaucoup avait eu cette impression de coup de mou ( même si bon gestionnaire fut-il!). Les jeunes voulaient du changement et ça tombait à pic pour les socialistes qui avait face à eux une droite qu’ils comptaient affaiblir en agitant l’épouvantail Le Pen crée par Tonton.
Voila, en gros, ce qu’on entendait durant le règne du dernier des Capétiens les deux mandats de François Mitterrand: Gauche est égale à progrès, donc avenir, changement, et inversement Droite signifie ringard, réactionnaire, donc Pétainiste, raciste, nazi quoi! Aujourd’hui, la courbe a tendance à s’infléchir en sens inverse, vous avez plusieurs sortes de raisonnements binaires pétris de suffisances excrémentielles de certitudes absolues qui divisent le monde en deux catégories: Nous ( on a raison) et les Autres ( les idiots qui ne comprennent rien à la vie!).
Mais oui les Jeunes… la sécurité, la politesse, les contraintes, tout ça c’est de droite…c’est pour les vieux…et vous êtes jeunes, vous êtes pleins de vie…vous êtes l’avenir et ceux qui veulent s’interposer entre vos rêves et vous sont les pions des Forces Réactionnaires. Petite parenthèse: en dehors de tout sarcasme, naturellement, entre treize et vingt ans il est naturel d’avoir envie de faire la fête, d’avoir envie d’envoyer chier ses vieux qui ont cette manie de rester cantonner à l’image du joli bébé tout sourire dans son berceau.
Américanisation des moeurs oblige vers le début des 90’s on assistait à la trashisation des images…et des ondes! Pendant ces années Mitterrand deux radios se sont crées en ciblant uniquement un public DJEUNS. J’ai nommé Fun Radio et Skyrock. L’une de leur innovation commune, car la première a toujours eu une ligne plus scatologique que la seconde ( certains diront que… ), c’est d’avoir mis en avant le concept dit de Libre-Antenne. La toute première émission était le fait du très professionnel Maurice Champvert qui n’avait pas la langue dans sa poche. Tout n’était pas négatif, en soi. Le public, jeune, pouvait aborder des thématiques sans tabou et trouver des interlocuteurs compétents.
Parce qu’il y avait et y a des « humoristes ». Un des numéros favoris consiste à appeler des particuliers à des heures impossibles ( des personnes âgées, des détenteurs de patronymes lourds à porter, ou ce qui est désigné comme beauf) et de les canarder en direct d’onomatopées, de répliques à la con, d’insultes, quitte à leur faire perdre leur sang froid. Ben c’est fun quoi! Dans les années 90, attaqués par des voix qui s’alarmaient de possibles dérives les Forces Réactionnaires, ces animateurs n’hésitaient pas à invoquer leur liberté d’expression. Jusqu’au jour où Cauet commit- et c’est bien le mot- une blague débile où il comparait Auschwitz à un camp de vacances. Virage à cent quatre-vingt degrés. Cauet sera débarqué de Fun Radio. On peut comprendre que des personnes puissent mal prendre une blague débile, c’est un autre débat. Ce qui est grave, par-contre, est que le CSA cet organisme qui sert à rien n’ait pas autant lutté contre ces animateurs qui vont importuner des particuliers et leur infliger des traitements dégradants…le même CSA qui a montré son efficacité pour faire interdire Thierry Meyssan des plateaux de télévision ( ça n’empêche pas de penser ce qu’on veut dudit personnage!).
Et le hacker il est de quelle génération au fait?
Après, on s’étonne…
A reblogué ceci sur fredtroyet a ajouté:
Pardon ?