Le remède au racisme le voilà: créer une nouvelle race, haïe de tous, en tout lieu répandue et servant de bouc émissaire du Brésil à l’Inde comme du Mexique à la Chine, assez nombreuse pour fournir d’incessants massacres et jamais tellement qu’elle soit en état de se défendre, formant un dixième environ de notre humaine espèce et destinée aux travaux les plus méprisables, commise à pouvoir cent pays de balayeur et de prostituées, d’équarrisseurs et d’égoutiers, sans illustration aucune et sans lumière, l’on pourra se rendre une semaine chaque année, fin de s’y livrer à des excès blâmables. J’ajoute que l’on prendra dans son sein les gladiateurs et les mimes obligés de combattre dans les Colisées futurs ou de représenter publiquement des jeux obscènes, la foule ne pouvant être pacifiée à moins et la paix universelle étant nécessaire. Les Blancs, les Jaunes et les Noirs communieront en associant leurs fureurs, au détriment de cette race abominable.
Les Races et les Classes, Albert Caraco, Éditions l’Age d’Homme.
N’en déplaise aux adeptes de l’homme au canapé rouge, à ceux du saucisson-pinard, ou à ceux qui se reconnaissent aux coups de fureur d’un leader d’extrême-gauche qui finit toujours par appeler à voter PS à chaque second tour d’élection, la figure-type du bouc-émissaire n’est ni classable parmi une ethnie, une religion, ou une classe socio-professionnelle.
Naguère, les classes populaires consentaient à ce que se développât des sentiments hostiles envers des populations entières, voire vis-à-vis d’une catégorie d’individus. En principe, ça se fondait sur des certitudes absolues déguisées en théories pseudo-scientifiques. Ainsi, on imputât aux Juifs des tares telles que la cupidité, l’esprit de conspiration, et- plus c’est gros plus ça passe- des déviances sexuelles menant aux accusations de crimes rituels. De même qu’en se basant sur le genre de fadaise selon laquelle le cerveau d’un dolichocéphale est supérieur à celui d’un brachycéphale on en est venu à réduire en esclavage des populations Africaines ( vendues et traitées comme des bêtes)- et c’est encore d’actualité puisque des victimes du Darfour se sont vues revendues à des familles riches dans diverses contrées musulmanes ( pays dont une partie des prêcheurs vont condamner l’islamophobie galopante des pays occidentaux et qui en plus infériorisent tout ce qui ne va pas dans le sens de leurs certitudes établies). Tout est prétexte en fait. Un petit trait culturel et hop on en fait une généralité. Bien avant que des esprits comme Lévy-Strauss, Malinovski, Boas, ou Turnbull, décidassent d’aller vivre en immersion parmi des tribus dites » primitives » et de raisonner à l’inverse des raccourcis faciles, on retrouve des écrits rabbiniques, islamiques, ou chrétiens, qui vont jusqu’à justifier des actes condamnés pourtant par les livres saints.
Hitler est passé et depuis les sirènes chantent les louanges de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme ( ce qui n’a nullement empêché les massacres au Timor Oriental, en ex-Yougoslavie, au Rwanda, au Darfour, au Guatemala, au Cambodge, en Birmanie, au Gujarat, en Tchétchénie, en Afghanistan, en Irak, en Syrie…bref, un peu partout dans le globe sauf en Europe de l’Ouest et aux USA où les tenants du » Plus jamais ça! » semblent avoir arrêté leurs montres à la période 1933-1945!).
Chose extraordinaire, nous assistons en cette période de crise à une prise de conscience. Qui est épars, heureusement comme hélas. Les Français, ce n’est qu’un exemple, ne croient plus aux partis politiques qu’ils mettent volontiers tous dans le même panier- sauf les partisans zélés qui en sont encore à vanter les mérites de leurs idéologies qui ne tiendraient pas une minute face au contexte économique actuel.
Albert Caraco, dans l’extrait servant d’introduction, fait une légère erreur: la sous-race qui servirait à faire communier les esprits n’a pas besoin d’être crée et…en fait elle n’a rien de raciale ( puisque non génétiquement déterminée), ni de religieux, ni de spirituel ( sauf-si le vide d’une coquille peut-être défini en tant qu’entité!). C’est plutôt une sous-caste professionnelle qui a pour elle toutes les tares du genre humain. Intouchable au sens propre comme au sens figuré. Sa liste de crime est étendue: elle va de la prise illégale d’intérêt au possible crime rituel en passant par la corruption, le harcèlement sexuel, les incitations à la haine, ou plus généralement par des signatures de contrats ou de traités dont ils/elles se moquent d’en mesurer les conséquences irréversibles, proposer ou projeter une loi inutile pour avoir son nom inscrit sur le Journal Officiel, faire parti des clubs d’influence, avoir son image bien cadrée et pixélisée comme il faut. Observer les attitudes les plus basses, tels des membres d’innombrables tribus de primates- quoique les singes demeurent excusables car ils évoluent dans des environnements hostiles. Tirer dans les pattes de son proche collaborateur, poignarder son mentor, se jeter sur l’adversaire lorsqu’il est en état de grâce, piquer du nez, couper la parole et ponctuer ses phrases par moi-je, infantiliser son public de votants. Aucun animal sur terre n’est capable de bassesses pareilles. Conspirer sans arrêt au nom de cette quête du Pouvoir. Le Pouvoir comme Tradition Primordiale.
Se donner en spectacle. Hier, les pauvres étaient dans la fosse. Aujourd’hui, les pauvres sont dans les gradins et les riches au coeur de l’arène. Mais eux, les politiciens, résultent d’un mélange entre Lions, gladiateurs, chrétiens sacrifiés ( car ils sont pitoyables), et bouffons.
On dit des Juifs qu’ils sont de partout, mais les politiciens le sont dix à cent mille fois plus et chaque catégorie d’individus a droit à son politicien au sens large du terme ( même les hauts d’associations culturelles ou militantes sont composées de politiciens). On reproche aux Noirs d’être fainéants, infantiles, d’aimer le sexe et l’argent, ou d’avoir des pulsions barbares…mais regardez nos politiciens cumulards ou non comme ils sont concupiscents et succombent aux facilités matérielles tout en montrant les pires comportements. Le stéréotype du jeune maghrébin voleur explose dès lors qu’il s’agit d’un ou d’une élu(e) qui pique dans la caisse. Tout le monde, on dit bien tout le monde, se plaint du sentiment d’insécurité…mais réfléchissons deux secondes. Un criminel qui accède à des responsabilités va-t-il mettre fin à des activités criminelles? Oui, et non…oui, dans la perspective de mettre fin à une certaine concurrence ( ou à celles qui ne perturberont pas les siennes), et non car soi il aura besoin de cette criminalité pour justifier son blablabla…non, parce que certains criminels ont plus de pouvoir que d’autres criminels et que ceux-là ont les moyens d’assujettir le criminel au pouvoir. On parle des Franc-Maçons, mais si il est certain qu’on a une frange affairiste qui pose problème on peut en trouver des sincères…mais les politiciens ne composent-ils pas entre-eux, rien qu’entre-eux, des loges accessibles qu’à un petit nombre encore plus réduit? Nous avons encore des voix pour parler des dégâts du colonialisme français…et par hasard ils ne l’ont pas colonisé la société française actuelle en réduisant les libertés publiques? Certaines de ses voix parle des dérives au temps des Rois, des excès seigneuriaux…mais pour moins que ça un châtelain se serait vu supplicié sur place publique!
Sous le Japon Féodal un politicien accusé de corruption avait l’impératif de se faire Seppuku si il voulait laver son honneur et celui de sa lignée!
Nous sommes pareils au visiteur du zoo qui rigole du singe dans sa cage. Mais qui est le plus idiot entre le singe et celui qui se moque de lui en se ridiculisant. Alors qui sont les pires entre ceux qui au pouvoir font les pires excès et ceux qui votent pour eux?