En regardant son interview de Noam Choamsky on peut féliciter Zack de la Rocha pour une chose: être resté fidèle à ses engagements politiques ( même si il doit quand même sa notoriété au système qu’il combat!).
Zacarias Manuel » Zack » de la Rocha est né le 12 Janvier 1970 à Long Beach ( Californie) d’un père artiste peintre d’origine chicano et d’une mère germano-irlandaise. De son père, passionné par son art mais tourmenté par son idéal religieux hassidique, il en retirera que l’art peut être un moyen de subversion. Il s’est surtout fait connaître pour être le leader de Rage Against The Machine, R.A.T.M pour les fans, qui sera l’un des groupes phare du début des années 90 avec Nirvana et son leader tourmenté dont le suicide perturbera à jamais les petites rebelles en Doc Marteen’s, et Pearl Jam de tendance humanitaire. Période qui ouvrira la voie à d’autres groupes aux styles différents: Korn, System of a down, Slipknot, le pseudo-sataniste Marilyn Manson, ou The Offspring qui cultive le cliché de l’américain adulescent attardé.
La fusion est, musicalement, une combinaison entre plusieurs styles de musiques que leurs puristes respectifs ne veulent absolument pas voir mélangées. Dans le cas de RATM c’est un mélange de Metal et de Hip-Hop et le résultat s’avérera détonnant. La différence avec d’autres groupes, RATM, par ses textes accompagnés de riffs enflammés, se situe dans le sillage d’une gauche radicale qui puise ses racines dans la Désobéissance Civile ou dans les actes de sabotage: Angela Davis, Weather Underground, Emma Goldman.
Dans les années 90 les groupes à mélanger les styles sont assez rares. Prodigy assumait la Trinité ( Techno, Metal, Hip-Hop), et dans un style assez proche de RATM on a Cypress Hills qui s’est vaguement essayé au Metal.
Sont passés au hachoir le capitalisme, les médias qui montrent des réalités modifiées, les services de police souvent montrés du doigt après des excès de zèle, ou le Rêve Américain définit ainsi en ces termes crus: « Compromission, conformisme, assimilation, soumission, ignorance, hypocrisie, brutalité, l’élite. De tout ce qui fait le rêve américain. » ( Know your ennemy). Aussi le groupe participera à des mobilisations autour du militant amerindien Leonard Peltier et de l’activiste noir Mumiu Abu-Jamal, le premier emprisonné parce que soupçonné d’avoir tué deux agents du FBI et le second pour le meutre d’un policier à Philadelphie ( faits contestés par leurs avocats et des militants y voyant des manoeuvres politiques!).
Rage Against The Machine est composé de Tom Morello à la guitare, Tim Commerford à la basse, et Brad Wilk à la batterie. Ils rejoindront plus tard le projet Audioslave en remplaçant juste Zack de La Rocha par Chris Cornell.
Au début des années 200 Zack de La Rocha se consacrera à des projets solos. Toujours la même verbe rageuse qui fait de lui, sans doute, un des meilleurs Master Ceremonial de son temps ( chut faut pas le dire aux puristes!). La preuve ci-dessous avec CIA avec KRS One plus connu sur le surnom de Teacher et le rappeur The Last Emperor. Dans cette chanson C.I.A est l’acronyme, joliment trouvé, de Criminals In Action.
Ci-dessus une chanson qui dénonce l’invasion de l’Irak en 2003 par les forces américaines. Avec Dj Shadow aux platines on peut dire que c’en dégage du lourd.
S’inspirant d’une maxime » Il vaut mieux vivre une journée dans la peau d’un lion que des centaines d’années dans la peau d’un agneau » Zack de La Rocha, en collaboration avec Jon Theodore l’actuel batteur de Queens of the stone age, engendrera en 2008 un groupe intitulé One Day As A Lion, lequel sort un album éponyme dans le sillage de RATM. L’accompagnement, moins violent, converge plutôt vers un compromis entre le hip-hop et le pop-rock.
En 2010, Rage Against The Machine se reformera pour une série de concert ( et peut-être pour un projet d’album qui sait!).
Zack de La Rocha c’est aussi un artiste engagé. Il apparait notamment aux côtés de l’Armée Zapatiste de Libération Nationale. Ce mouvement d’essence zapatiste se fait le porte-parole des minorités indigènes ( Mayas, Lacandons) au Chiapas, une des zones les plus pauvres du Mexique dont il demande non pas l’indépendance mais l’autonomie. La figure emblématique est Rafael Sebastian Guillén Vicente plus connu sous le nom de Sous-Commandant Marcos. Guillén est un ancien professeur universitaire partisans, d’abord, des théories de Marxistes, et il les poussera tellement fort qu’il renoncera à sa situation de privilégié. Néanmoins, son sens de la Praxis le fera évoluer du Marxisme brut à l’altermondialisme plus souple. Ainsi, contrairement à d’autres mouvement de guérilléros enclins à la violence ( FARC, Sentiers Lumineux) les insurgés du Chiapas reconnaissent posséder des armes pour se défendre mais prônent la non-violence- c’est au contraire les paramilitaires de la Paz Y Justicia et de la Massacra Roja ( rien que les noms!) qui ont commis des exactions avec le consentement du GAFES ( entraîné par notre GIGN national) d’abord crée pour mâter la contestation au Chiapas.
La provenance des fonds du mouvement est toujours sujette à débat.
Ici, Zack de La Rocha interviewe Noam Chomsky. En France nos pseudos-intellectuels le détestent depuis ses prises de positions radicales sur l’affaire Faurisson. Pour remettre les pendules à l’heure Chomsky ne soutenait pas un raisonnement dit négationniste, ou révisionniste selon les partisans de Faurisson (qui sont souvent obsédés par les Juifs de manière maladive!). Noam Chomsky, grand linguiste de son état, est un militant favorable à la conservation des Libertés Publiques, dont celle de la liberté d’expression. Si je soutiens que mon pire ennemi a des droits ça ne veut pas dire pour autant que j’épouse son raisonnement…malheureusement pour certains blaireaux certaines personnes c’est un aveu de culpabilité.