Tout à l’heure, l’émission Médias le Mag présenté par Thomas Hugues, avait dans son sommaire le thème » Le sport féminin à la télé, un combat perdu d’avance? ». Comme intervenants figuraient: Céline Giraud l’animatrice de Stade 2 ( France 2), Nathalie Iannetta ( Canal +), et Fabrice Jouhaud rédacteur en chef de l’Équipe.
Nous entendons notre ministre de l’égalité homme-femme se gausser d’avoir fait voter une loi liberticide axé sur la pénalisation des clients sollicitant les services de prostitué(e)s, ou encore là tout récemment sur une loi qui sanctionnerait les femmes au foyers au nom d’un égalitarisme forcené qui n’est en rien valorisant pour l’indépendance des femmes- et qui donne du grain à moudre aux formations politiques pour lesquelles les femmes seraient beaucoup mieux dans leurs cuisines.
Pourtant, il suffirait à cette dame de regarder un peu son écran plasma et de faire le constat suivant: » Comment se fait-il qu’on ne voit pas des compétitions sportives féminines aux abords des 20H45? « . Elle serait même plus dans son rôle, quelque part.
Médias le Mag’ reste, après Ce soir ou jamais ( bientôt outé de nos antennes parce qu’une écrivassière a jeté l’anathème sur Frédéric Taddeï ayant commis le sacrilège d’inviter Marc-Edouard Nabe), l’une des rares émissions intéressantes sur les antennes. C’est du décryptage de médias et c’est assez technique, même si les débâts tiennent du » convenu ». C’est précisément sur ce thème, la sous-médiatisation du sport féminin, qu’interviendront deux journalistes femmes assez mal à l’aise pour reconnaître cet état de fait.
Il y a eu un reportage comparatif entre les notoriétés des handballeurs Français ( dont Nikola Karabatic) et leurs alter-égos féminins qui, de l’aveu d’une handballeuse, sont passé de la notoriété ( finaliste en 2013) à l’anonymat complet.
Mais incontestablement la palme d’or revient au rédacteur en chef de l’Équipe, le quotidien sportif populaire qui passe son temps à dénigrer les sélectionneurs de l’équipe de France de Football. Selon Fabrice Jouhaud cela se justifie car les performances féminines seraient moindres que celles des hommes. Et surtout, l’argument qui ne manquera pas de faire sursauter les rares tenants de l’éthique journalistique,que ce n’était pas rentable, qu’en terme de vente ça se résume à du moins quinze ou moins vingt pour cent.
Naturellement, on ne peut pas demander aux hommes et aux femmes de faire exactement les mêmes performances, vu que s’entrechoquent des caractéristiques liées à l’indice de masse corporelle, d’âge, et de force- exemple tout bête: je ne connais pas beaucoup de femmes qui peuvent faire les 100 à 200 tractions de poids oscillant entre 40 et 50 kg que je m’efforce de réaliser; tout autant que je ne suis pas sûr de pouvoir tenir le même rythme qu’elles sur du fitness. Mais on a vite fait de comprendre que le raisonnement est erroné. Si on compare les performances des sportifs messieurs, toute discipline confondues, on s’aperçoit également qu’elles ne sont pas similaires, et qu’un gymnaste passé 25 ans va connaître de sacrés problèmes d’articulations tandis qu’un footballeur peut être assuré de passer la moitié de ses matchs à simuler. Alors comment se fait-il que le footballeur gagne plus qu’un gymnaste? Réponse tout bête: les sponsors investissent dans les sports les plus regardés. Ces mêmes sponsors qui ont tout pourris grâce aux fédérations, en s’assurant du soutien de la masse qui regarde, et qui sont à l’origine de toutes les dérives qui se sont ajoutées: dopage, hooligannisme, proxénétisme. Rien que le cas du dopage reflète leur hypocrisie…expliquez-moi comment des sportifs ( même de haut-niveau) puisse répéter les mêmes performances à deux ou trois jours d’intervalle près ( voir le cas des cyclises qui parcourent chaque jour plus de 300 kilomètres) sans connaître courbatures, fatigues, claquages. Expliquez comment des nageurs âgés entre 20 et 25 ans ont des musculatures de quadragénaires. Expliquez-moi aussi comment se fait-il que des cyclistes ou d’anciens coureurs sont décédés ( ou ont eu des problèmes cardiaques) avant d’avoir pu franchir leurs demi-siècles?
Le football féminin n’a pas un niveau comparable à son équivalent féminin. Pourtant, il est intéressant techniquement parlant. De plus, on sent que les joueuses ont la rage et que ce qui leur trotte dans la tête n’est pas: » Combien je me vais faire à la fin du mois! « . De plus, elles savent probablement que Papa ne s’écrit pas avec deux P à la fin et lorsque nos footeuses sont questionnées nous n’avons pas droit à des répliques genre » C’est une ville que j’aime bien venir! ». Même sans ça, on voit que des pays bien plus nationalistes que le nôtre ( USA, Allemagne, Russie, certains pays d’Afrique Noire, Chine, Japon) ne se posent pas la question de savoir « si ceci est moins beau comparé à cela » et sont de tout coeur avec la ou les personnes qui représentent les couleurs nationales. Nous sommes tout simplement pas un pays de sport…à part si on parle de sport regardé dans le salon. Le sport, pour la gente féminine, n’est valorisé que pour perdre du poids. L’idéologie du régime vous connaissez?!
Sinon, bravo aux journalistes femmes qui ont fait une comparaison sur le cas du Football Américain où les joueuses sont en petites tenues ( et ça n’a pas l’air de choquer plus que ça les mêmes qui ont hurlé au scandale pour un bout de sein lors d’une finale de Superbowl).
Alors Mme Belkacem on vous entend pas! C’est sûr qu’il est plus facile de s’en prendre à des individus clients réguliers de prostitués ou à des femmes aux foyers qu’à des groupes d’individus capables de subventionner des campagnes politiques!
Sur l’argument de la rentabilité. Rien d’étonnant. C’est choquant dans la mesure où nous constatons que les journalistes sportifs avouent plus ou moins répéter le même exercice que les sponsors, bref c’est dégueulasse pour les pratiquants de sports moins médiatisés ( Badminton, Aviron, Triathlon, Tir à l’Arc) même si leurs pratiquants et pratiquantes décrochent une médaille. L’esprit du sport en prend un coup. Mais imaginez une seconde que cet objectif de » la rentabilité » prime dans les rédactions de magazines ou des journaux télévisés. Que si on vous parle de Dieudonné et de sa quenelle c’est bel et bien parce que c’est plus rentable que de relater un home-jacking où les habitants se seraient fait torturer. Que parler de liaison adultérine entre un homme politique et une actrice ça sera plus vendeur que les deux mille trois cent salariés d’une usine qui vont connaître le chômage.
Argument imparable: la rentabilité.
Merci, Mr Jouhaud.