De la guerre au Kivu plusieurs facteurs sont à retenir:

1) Identitaire: des heurts opposent les différentes milices rwandophones- Tutsis emmenées par Laurent Nkunda, et Hutus ex-Interhamwe impliqué dans le génocide de 1994- et les Maï Maï qui des groupes d’autodéfense des communautés locales qui ont pris en grippe les étrangers ( soit les Rwandais en général, même si ça ne les gêne pas de faire alliance avec les Hutus du Front Démocratique de Libération du Rwanda) et qui sont souvent les jouets des puissants congolais, face auxquels les Forces Armées de la République Démocratique du Congo ( FARDC) paraissent désorganisées et la Mission des Nations Unies au Congo ( MONUC) qui se révèle vite obsolète.

S’y ajoute l’émergence d’une sub-identité kivutienne qui donne du fil à retordre au centralisme congolais.

2) Géostratégique: le Kivu est une zone charnière avec l’Ouganda et le Rwanda. Le conflit pourrait très bien s’envenimer sur les régions voisines si rien n’est fait.

Il y a le lac éponyme méromictique qui sépare le Rwanda et la RDC, chacune des deux parties étant intéressée pour le récupérer.

Ajoutons les intentions de l’Angola qui voit grand grâce aux revenus de ses exploitations pétrolières, et qui verrait d’un très mauvais oeil l’expansion du Rwanda en RDC. Et naturellement les acteurs non-africains ( Europe, USA, Chine, Russie (?) ) qui font une pierre deux coups en revendant des armes: ceci leur permet de maintenir leurs intérêts.

3) Ressources naturelles: le Kivu dispose notamment de minerai d’étain, dont les cours en bourses se sont envolés depuis les années 2000 et pour lequel les milices plus quelques factions des FARDC se livrent une concurrence impitoyable.

Conséquences:

– On compterait plus de deux millions de morts.

– Viols massifs destinés à abâtardir la race de l’ennemi.

– Déplacements de populations

– Saccage des ressources agricoles

– Les autorités sanitaires font face à une épidémie de Choléra.

Intervenants: Kris Berwouts ( UGand ), Barly Baruti ( artiste ) , Tony Busselen ( journaliste ) , Nadia N’sayi (Pax Christi ).

Modérateurs: Jean-Jacques Mulaj et Lili Mbuyi

Vidéo: Jacques Letiexhe